Une vidéo TikTok publiée par une jeune mannequin étrangère vivant en Corée du Sud a récemment relancé le débat autour des standards de beauté locaux. Dans cette vidéo, l’utilisatrice @lalisalein explique qu’elle est régulièrement considérée comme un modèle “grande taille” dans l’industrie coréenne, bien qu’elle porte des tailles généralement considérées comme petites dans d’autres pays. Un constat qui a provoqué un vif étonnement en ligne, certains internautes peinant à croire qu’une femme aussi mince puisse être perçue comme “hors norme” au sein de la mode coréenne.
Un corps jugé « hors standard » malgré une taille fine
Dans son témoignage, la mannequin indique qu’elle n’est pas jugée “grande taille” en raison de sa taille en centimètres, mais plutôt de sa morphologie jugée “plus large” que celle des mannequins coréennes classiques. Elle précise qu’en dehors de la Corée, elle porterait du S, voire du XS selon les marques, mais qu’en Corée, cela suffit parfois à la classer dans la catégorie des modèles “plus size”. « On s’attend à ce que les étrangères soient extrêmement fines. », explique-t-elle dans sa vidéo, vue plusieurs centaines de milliers de fois.
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Une réaction virale et choquée en ligne
Rapidement, des milliers d’internautes ont réagi à la vidéo, exprimant leur incompréhension, voire leur colère. “Si elle est grande taille, alors que suis-je ?”, écrit une utilisatrice. D’autres soulignent le risque d’envoyer des messages dévalorisants aux jeunes femmes, en renforçant l’idée qu’un corps naturellement mince pourrait être perçu comme “trop” en dehors d’un certain standard ultra-réduit.
De nombreuses voix pointent du doigt la pression esthétique très présente en Corée du Sud, où l’industrie de la mode, des cosmétiques et du divertissement impose des normes de minceur particulièrement strictes, notamment chez les femmes.
Des standards esthétiques rigides en Corée du Sud
La Corée du Sud est régulièrement citée comme l’un des pays où les normes de beauté sont parmi les plus exigeantes, en particulier dans les domaines du mannequinat et de l’image publique. Les mannequins et célébrités sont souvent attendus à respecter une silhouette très fine, une peau claire, et des traits considérés comme “délicats”.
Dans ce contexte, les modèles étrangers, même minces selon les standards occidentaux, peuvent être perçus comme “larges” ou “hors normes” simplement en raison de leur morphologie naturelle — hanches plus marquées, épaules plus larges, ou musculature différente. Ce décalage entre perception et réalité alimente régulièrement les débats sur les réseaux sociaux.
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Une critique modérée mais claire des étiquettes
Dans sa vidéo, @lalisalein ne cherche pas la confrontation mais propose une réflexion. Elle invite à prendre du recul sur les termes utilisés dans le milieu de la mode : « Ce n’est pas vraiment la taille qui compte, c’est ce qu’on projette comme norme. Ce serait bien de ne pas se coller d’étiquettes. »
Elle rappelle que le plus important n’est pas la taille inscrite sur une étiquette de vêtement, mais la manière dont on se sent dans son corps. Ce message, bien que simple, entre en résonance avec les revendications de nombreuses femmes dans le monde : être libres de s’habiller, de se présenter, et de travailler sans être catégorisées ou jugées en fonction de leur apparence.
Le poids des mots dans l’industrie de la mode
L’expression “grande taille” reste très chargée symboliquement. Dans certains pays, elle désigne des tailles au-delà du 44 ou du XL. En Corée du Sud, ce seuil peut descendre bien plus bas, parfois dès que la taille dépasse le 38. Ce flou terminologique alimente les malentendus et les comparaisons entre pays, notamment sur les réseaux sociaux.
Cette situation souligne l’importance de contextualiser les termes utilisés dans l’industrie de la mode, tout en encourageant une vision plus inclusive de la beauté et du corps.
Un débat qui dépasse une simple vidéo
Le témoignage de cette mannequin étrangère en Corée du Sud rappelle que les standards de beauté ne sont pas universels. Ce qui est considéré comme “normal” dans un pays peut être jugé “hors norme” ailleurs. Et derrière les commentaires choqués ou moqueurs, c’est un système d’étiquetage rigide qui est remis en question.
Plutôt qu’un jugement sur la culture coréenne, cette vidéo devient l’occasion d’un échange plus large sur les injonctions faites aux femmes concernant leur corps, leur poids et leur image. Une conversation nécessaire, à l’échelle mondiale.