On imagine souvent les tournages hollywoodiens baignés dans la bonne humeur et la complicité. La réalité peut parfois être plus tendue…
Une entente inexistante dès le départ
Julia Roberts, icône incontestée du cinéma, n’a jamais caché son franc-parler. Et elle l’a prouvé dans une interview restée célèbre, en évoquant son désaccord profond avec l’acteur Nick Nolte, son partenaire dans la comédie romantique « Les Complices » (« I Love Trouble »), sortie en 1994.
Dans une interview accordée au New York Times en 1993, Julia Roberts ne mâchait pas ses mots à propos de Nick Nolte : « Dès le moment où je l’ai rencontré, nous nous sommes affrontés et naturellement, nous nous tapions sur les nerfs ».
L’actrice allait plus loin, décrivant son collègue comme « absolument dégoûtant » : « Il peut être complètement charmant et très sympathique, mais il est aussi absolument dégoûtant. Il semble faire tout son possible pour repousser les gens ». Des propos rares dans le milieu, où les différends sont souvent tus ou minimisés par stratégie promotionnelle.
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Une tension qui a affecté le tournage
Selon plusieurs sources proches de la production, cette tension entre les deux stars était si palpable qu’elle a fini par affecter l’organisation du tournage. Il leur arrivait de tourner certaines scènes séparément, avec des doublures. L’ambiance sur le plateau aurait été « glaciale », malgré le ton léger du scénario.
Nick Nolte, connu pour ses rôles intenses mais aussi son tempérament parfois « rugueux », n’était pas en reste. Dans une interview accordée plus tard au Los Angeles Times, il a riposté sèchement : « Ce n’est pas gentil de traiter quelqu’un de dégoûtant. Mais elle n’est pas une personne sympa. Tout le monde le sait ».
Le conflit est alors devenu l’un des plus notoires d’Hollywood, au point que le film lui-même, bien que divertissant, n’a pas su convaincre pleinement critique et public, avec un box-office en demi-teinte.
Une guerre d’ego… mais aussi un contexte personnel
Derrière cette mésentente, Nick Nolte a fini par reconnaître, des années plus tard, une certaine responsabilité partagée. Dans une interview accordée en 2022 au Business Insider, il revient sur cet épisode : « Ce que nous avons vécu était absurde. C’était en partie de ma faute, et un peu la sienne. Julia venait de se marier au début de ce film, et c’était l’une de ces choses que j’ai simplement mal abordées ».
Un aveu tardif, mais qui montre que le temps adoucit parfois les rancunes, même si la hache de guerre n’a jamais été officiellement enterrée.
De quoi parle le film « Les Complices » ?
Sorti en 1994, « Les Complices » met en scène Julia Roberts dans le rôle de Sabrina Peterson, une journaliste ambitieuse, et Nick Nolte dans celui de Peter Brackett, un reporter chevronné. Ensemble, ils enquêtent sur un mystérieux déraillement de train.
Malgré leur rivalité initiale, ils sont contraints de collaborer, dans une dynamique qui alterne tension, humour et romance. Si l’alchimie à l’écran pouvait faire illusion pour le spectateur, les coulisses racontent ainsi une autre histoire : celle d’un duo incapable de s’entendre hors caméra.
Une franchise rare à Hollywood
Dans un milieu souvent marqué par la retenue diplomatique, la franchise de Julia Roberts a marqué les esprits. Son témoignage illustre aussi les difficultés de communication et d’ego qui peuvent survenir entre acteurs au sommet de leur carrière. Même dans les comédies romantiques, tout n’est pas toujours rose.
Moralité, aujourd’hui encore cet épisode reste un cas d’école dans les anecdotes de tournage. Il rappelle que, parfois, l’illusion du cinéma repose sur des performances plus fortes que les relations humaines réelles.