Ni introverti, ni extraverti : qu’est-ce que l’ambiversion ?

Vous appréciez à la fois la solitude et les bains de foule ? Vous vous adaptez à presque toutes les situations sociales ? L’ambiversion pourrait peut-être vous correspondre. Ce terme décrit les personnalités qui se situent à mi-chemin entre les individus extrovertis et les introvertis. Une caractéristique de la personnalité qui montre de grands avantages dans la vie professionnelle comme personnelle, mais qui a aussi ses inconvénients.

Introverti ou extraverti ? Les deux !

« Et toi, t’es plutôt introverti.e ou extroverti.e ? » Quand on vous pose cette question, c’est simple, vous bloquez. Vous auriez envie de répondre que cela dépend des jours, que votre personnalité est composée d’un mélange de ces deux extrêmes, ou à l’inverse, que vous ne vous identifiez à aucun de ces deux traits de personnalité. Vous faites alors peut-être partie des « ambiverti.e.s ».

L’ambiversion n’est pas un nouveau terme. Il a été médiatisé au début des années 2010, et décrit une personnalité ni extravertie ni introvertie, mais plutôt un mélange des deux. Ces deux traits de personnalité ont premièrement été introduits dans les années 1920 par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. Le terme « ambiverti » est apparu pour la première fois en 1927, dans le livre Source Book for Social Psychology du psychologue Kimball Young.

Les ambiverti.e.s seraient de meilleur.e.s vendeur.euse.s

Près d’un siècle plus tard, en 2013, Adam Grant, chercheur à l’université de Wharton en Pennsylvanie, publie une étude dans la revue Psychological Science, qui va remettre le sujet sur la table. Après une observation menée sur 340 salarié.e.s volontaires, Adam Grant découvre que « les ambiverti.e.s atteignent une plus grande productivité commerciale que les extraverti.e.s ou les introverti.e.s » et seraient alors de meilleur.e.s vendeur.euse.s.

Les ambiverti.e.s pourraient ainsi connecter plus facilement avec une grande variété de personnes. Ces personnalités sauraient passer facilement de l’écoute à la parole. Plus adaptables, ces personnalités flexibles auraient également plus de facilité à apprendre et ce, qu’importe l’âge ou le niveau d’étude.

« Ils s’engagent naturellement dans un modèle flexible de négociation et d’écoute, les ambivertis sont susceptibles d’exprimer suffisamment d’assurance et de motivation pour persuader et conclure une vente, mais sont plus enclins à écouter les intérêts de leurs clients et moins susceptibles de paraître trop enthousiastes ou présomptueux », précise Adam Grant dans les conclusions de son étude.

Comment savoir si on est ambiverti.e ?

Afin de savoir si on est ambiverti.e, comme le seraient la moitié, voire les deux tiers de la population, le journaliste et auteur états-unien Daniel Pink a mis au point un test (en anglais). Ce test permet de calculer son taux d’ambiversion. Il comprend une vingtaine de questions, auxquelles il faut répondre « totalement faux, plutôt faux, neutre, plutôt d’accord ou complètement d’accord ». Ces interrogations questionnent votre rapport général à votre vie sociale. Parmi celles-ci on retrouve notamment :

Est-ce que j’aime attirer l’attention sur moi ?

Est-ce que j’aime discuter avec des personnes que je ne connais pas ?

Est-ce que j’aime passer du temps seul.e ?

Est-ce que j’ai une bonne capacité d’écoute ?

Est-ce que je sais m’affirmer ?

Est-ce que je me sens bien en groupe et est-ce que j’aime travailler en équipe ?

Est-ce que j’ai tendance à rester silencieux.se lorsque je suis entouré.e d’inconnu.e.s ?

Les « inconvénients » de l’ambiversion

Pour Fanny Marais, coach certifiée et co-dirigeante de l’Observatoire de la sensibilité, c’est un grand avantage :

« Les ambivertis ont cet atout de pouvoir s’adapter, c’est pour ça qu’on les retrouve aussi dans les profils de hauts potentiels, car ils sont de véritables caméléons ».

Mais l’ambiversion aurait également des inconvénients. Les personnes qui possèdent ce type de personnalité pourraient notamment avoir du mal à déterminer avec quelle facette aborder une situation et où se situer. Une sorte de dualité intérieure.

« L’inconvénient c’est qu’il y a une forme de suradaptation. À quel moment arrive-t-on à sentir que, dans une soirée, les stimulations extérieures deviennent trop nombreuses et qu’on a besoin de rentrer et se reposer ? Au moment où on le ressent n’est-ce pas déjà trop tard ? Et à quel moment quand je suis bien dans mon cocon j’arrive à ressortir ? », interroge en ce sens la coach.

Ainsi, les personnalités ambiverties ne s’écouteraient pas suffisamment, du moins auraient du mal à le faire. Elles auraient besoin de porter plus d’attention à leurs ressentis et intuition à ce sujet, surtout si ces personnes sont hypersensibles.

En s’accommodant à presque toutes les situations sociales, dans la solitude comme dans la foule, les ambiverti.e.s doivent faire un effort supplémentaire pour se connaître dans leur personnalité « caméléon ». Afin de profiter du meilleur des deux mondes, elles doivent alors s’écouter, et tenter de reconnaître les moments où elles ont besoin de prendre refuge dans le calme et la solitude, ou d’aller, à l’inverse, à la rencontre des autres.

Finalement, comme l’explique très justement Olivia auteure du compte Instagram et du blog Gang des Introvertis : « Voyons plutôt l’humanité comme un large spectre de couleurs, avec des variations, des mélanges curieux, mais pas moins agréables à regarder (et à admirer attentivement) ».

Et vous, où placeriez-vous votre personnalité dans ces caractéristiques ? Venez partager vos impressions sur le forum de The Body Optimist !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !

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