Pour ou contre le mouvement de « Body acceptance » : les arguments

Il y a quelques mois, Carolyn Hall publiait sur le site thougtcatalog.com un article baptisé « 6 choses que je ne comprends pas à propos du mouvement d’acceptation des gros ». C’est dans le Huffington Post américain que Jes Baker a décidé de lui répondre en écrivant à son tour un article miroir baptisé « 6 choses que je comprends à propos du mouvement d’acceptation des gros ». Un joli article dont nous vous faisons aujourd’hui le résumé.

Le mouvement de « body acceptance » sur Internet

On a beau dire, l’arrivée d’Internet a été une vraie révolution, et dans bien des domaines. Ce formidable outil a notamment permis aux utilisateurs de se détacher des médias de masse en faisant entendre leur opinion et en défendant leurs propres convictions.

C’est ainsi que le mouvement de « body acceptance » est né sur les réseaux sociaux. Ce mouvement, qui prône la positive attitude et l’acceptation de soi et de son corps a pris de l’ampleur un peu partout dans le monde ces derniers mois. À travers des photos et des hashtags, les internautes se sont ainsi mis à revendiquer leur droit à la différence et au respect pour toutes les tailles.

Carolyn Hall fustige le mouvement d’acceptation des gros

Ce mouvement grandissant est pourtant loin de faire l’unanimité auprès des internautes, certains le qualifiant d’hypocrite voire même de dangereux.

Ainsi, Carolyn Hall a publié au printemps dernier un article où elle dénonce en six points ce qu’elle trouve d’incompréhensible dans ce mouvement. En voici un résumé :

1) Les États-Unis sont extrêmement tolérants (trop) avec l’obésité et avec les choix de vie qui affectent négativement la santé selon elle. Et ceci n’est pas normal.

2) On ne peut pas être « positif » comme le dit ce mouvement, vis-à-vis de quelque chose qui est mauvais pour la santé.

3) Le slogan « la santé à toutes les tailles » prôné par ce mouvement lui paraît physiquement irréaliste.

4) Carolyn Hall revendique le droit de ne pas être attiré par certaines morphologies. On a le droit de ne pas trouver un corps obèse beau et d’écrire sur son profil de site de rencontres « pas de petite grosse », il n’y a rien de mal à cela.

5) L’addiction à la nourriture est un réel problème médical et selon elle, le mouvement de « fat acceptance » refuse de le voir.

6) L’obésité infantile n’est pas quelque chose qui devrait être toléré. Les gens qui choisissent d’être obèses et qui s’acceptent n’ont pas le droit de faire ce choix pour leurs enfants.

Quand Jes Baker répond à Carolyn Hall

Jes Baker commence son article en se présentant. C’est une femme en surpoids, mais aussi une professionnelle active qui travaille 40 heures par semaine, marche beaucoup, pratique la danse et a une alimentation équilibrée. Elle démonte ainsi dès le départ le cliché de la personne obèse que véhicule Carolyn Hall. Sa réponse :

1) Les études scientifiques menées sur le sujet s’accordent toutes à dire qu’aux États-Unis comme ailleurs, le surpoids est source de discrimination. Par exemple, il est prouvé qu’une personne obèse a un salaire moins élevé qu’une personne mince. Comment peut-on dire alors que les États-Unis sont « extrêmement » tolérants vis-à-vis du surpoids ?

2) On ne peut pas juger de la santé d’une personne par rapport à son apparence. On est habitué à pointer du doigt le surpoids et à encourager les régimes. Pourtant, les dernières études menées sur les régimes confirment toutes qu’ils sont inefficaces et même dangereux. Pourquoi alors devrions-nous être positifs vis-à-vis de cela ? Et quand bien même, tout le monde a le droit de s’aimer tel qu’il est.

3) L’important pour la santé, ce sont aussi les habitudes de vie. On peut prendre soin de soi et adopter de nouveaux comportements positifs pour sa santé, et ce peu importe son poids. C’est ce que signifie « la santé à toutes les tailles » prôné par le mouvement.

4) Le problème dans notre société, ce n’est pas de ne pas être attiré par les corps gros, c’est de faire croire que personne ne peut être attiré par quelqu’un de gros. Et lorsque cela se produit, on fait comme s’il y avait quelque chose de louche là-dedans. C’est contre cela que lutte le mouvement de « body acceptance ».

5) Ce n’est pas parce que quelqu’un est gros qu’il a un problème d’addiction à la nourriture. C’est un préjugé. On diagnostique un trouble du comportement alimentaire en prenant en considération un comportement, pas un poids. De plus, en attribuant le surpoids à un manque de contrôle vis-à-vis de la nourriture, on passe à côté d’autres problématiques comme les difficultés économiques, psychologiques, etc.

6) Outre le problème que pose l’expression « choisir d’être obèse », l’auteure pointe du doigt la façon dont le gouvernement américain traite l’obésité infantile et les problèmes que cela pose. Ainsi, elle ne fustige pas les parents mais bien une société toute entière qui occulte bien des problématiques en lien avec l’obésité.

En conclusion, le mouvement de « Body acceptance » (ou d’acceptation des gros) a pour objectif de briser le statu quo autour de l’image du surpoids et de l’obésité véhiculée dans nos sociétés. Il a pour objectif de permettre à chacun de faire la paix avec son corps et de faire ses propres choix, indépendamment des croyances de la société.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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