Voici pourquoi vous devriez toujours faire pipi après le sexe

Une fois les ébats terminés, vous pouvez avoir une envie irrépressible de filer aux toilettes pour soulager votre vessie. Mais bien souvent, vous vous retenez par honte ou pour ne pas casser l’ambiance sensuelle. Pourtant, faire pipi après le sexe n’a rien d’une légende urbaine ou d’un mythe de grand-mère. Les spécialistes recommandent d’ailleurs vivement ce petit détour par le trône à la fin des rapports. Voici pourquoi ce geste, un peu gênant, est si précieux pour votre flore vaginale.

Faire pipi après le sexe, en prévention des infections urinaires

Après des rapports torrides, à vous contorsionner dans tous les sens et à faire travailler votre cardio, vous n’avez aucune envie de quitter votre lit. Vous vous voulez juste trouver le sommeil dans les bras réconfortants de votre moitié et rester dans la chaleur de vos draps. Pourtant, un passage aux toilettes s’impose. Même si vous pensez que votre vessie n’a pas besoin d’être vidée, ce geste post-coït peut vous épargner le calvaire de la cystite.

Ces quelques ridicules gouttes que vous croyez sans importance ont en fait une grande utilité. Faire pipi après le sexe est un conseil que vous avez certainement déjà entendu dans la bouche de votre mère/père ou lu quelque part sur le web. Sachez que c’est tout sauf du baratin. Si certaines légendes autour du sexe sont totalement fausses, celle-ci est véridique. Faire pipi après le sexe est plus efficace que n’importe quel nettoyage intime.

Dès qu’il y pénétration (même avec un sextoy ou un objet phallique trouvé chez vous), les mouvements de va-et-vient déportent les bactéries naturelles du vagin vers l’urètre. Même si la plupart d’entre elles sont assez saines, lorsqu’elles ne sont pas évacuées, elles sont susceptibles de remonter à la vessie et de provoquer une infection. D’où l’intérêt de faire pipi après le sexe. Si ce phénomène est plus fréquent chez la femme, c’est à cause de leur anatomie. L’urètre mesure environ 2 centimètres chez ces mesdames contre 15 chez les hommes. Ce qui rend la propagation bactérienne plus imminente.

Faire pipi après le sexe revient donc à expulser toutes les bactéries dans la cuvette et, au passage, à éliminer fluides, résidus de lubrifiant et autres petits nuisibles intimes. Cet acte post-rapport est surtout valable pour les personnes familières aux cystites.

Faut-il faire pipi après le sexe, même si vous n’avez pas envie ?

Faire pipi après le sexe est bénéfique, à condition que le geste ne soit pas forcé ou superficiel. Pousser sur votre périnée pour voir jaillir une infime quantité d’urine est plus contre-productif qu’autre chose. Si rien ne sort, ne martyrisez pas votre vessie. D’après Robert Mordkin, chef du service d’urologie au Virginia Center Hospital (États-Unis), questionné par Well and Good, cette pratique peut être préjudiciable sur le long terme. Elle est susceptible de dérégler votre système urinaire et de rendre votre vessie hyperactive.

Faire pipi après le sexe ne doit pas devenir une urgence absolue. Si vous n’en ressentez pas le besoin, inutile de vous calfeutrer dans les toilettes jusqu’à ce que votre tuyauterie daigne enfin s’ouvrir. Pas question non plus de vous enfiler un litre d’eau avant le rapport pour accélérer le processus. Vous risquez de mal supporter les secousses pendant l’acte. Ce geste est une préconisation, pas une obligation.

Faire pipi après le sexe est compatible avec le désir de grossesse

Depuis plusieurs mois, vous faites tout pour tomber enceinte. Vous faites l’amour trois fois par jour pendant votre période d’ovulation, vous vous gavez de vitamine C et vous suivez le cycle des astres. Vous avez même renoncé à la clope et à votre petit verre de vin hebdomadaire. Pour ne pas ruiner vos chances de concevoir, vous fuyez les toilettes après le sexe, par peur d’éradiquer tous les spermatozoïdes en train de grimper jusqu’à votre ovule.

Mais rassurez-vous, faire pipi après le sexe ne nuit aucunement à votre fécondation. Les quelque 300 000 spermatozoïdes lâchés pendant les ébats sont fermement accrochés à vos parois vaginales. Ils tiennent grâce aux glaires cervicales, cellules à l’apparence « gluante » qui servent aussi à fluidifier les rapports. Pas d’inquiétude à avoir donc.

Et faire pipi avant le sexe, est-ce aussi une bonne idée ?

S’il est recommandé de faire pipi après le sexe, ce n’est pas forcément la même chanson en amont des ébats. Par réflexe, vous pouvez avoir envie de passer aux toilettes juste « au cas où », pour ne pas tout interrompre à deux doigts de l’orgasme. Pourtant, cette fois, vous avez tort. Si vous allez faire la petite commission avant les rapports, vous risquez de ne pas avoir envie après et donc de zapper cette précieuse vidange. Ce qui n’augure rien de très réjouissant pour votre zone intime.

Évidemment, si l’envie ne peut plus attendre, foncez, sinon, vous risquez de délivrer une « golden shower » inopinée à votre partenaire. En revanche, si votre vessie est moyennement remplie et que c’est « supportable », vous pouvez en tirer parti à travers vos étreintes charnelles. Certains s’accordent à dire que l’orgasme est plus intense avec la vessie à moitié pleine. Toutefois, veillez à ne pas confondre les premiers signes de jouissance avec l’arrivée imminente du pipi. Bonjour le dégât des eaux sous la couette… Vous avez toujours la possibilité de muscler votre périnée pour que ce scénario catastrophe n’ait jamais lieu.

Faire pipi après le sexe ne devrait pas être vu comme un « tue l’amour », mais plutôt un geste hygiénique. Parfois, il faut sacrifier l’érotisme au profit de sa santé. Ainsi, pas de « cystite de la lune de miel » en perspective !

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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