Les clichés sur les femmes gameuses démystifiés en 3 minutes

Sur Twitch, les gameuses sont de plus en plus nombreuses à se montrer manettes en main, à jouer à des jeux vidéo de bagarre jusqu’au bout de la nuit. Oubliez le temps où les femmes n’étaient que des spectatrices des sessions console et n’avaient même pas le droit à une petite initiation. Les e-girls d’aujourd’hui brillent derrière l’écran et défendent leur place sur les interfaces. Contrairement à ce que certains de leurs confrères croient, elles ne se contentent pas de construire des villages fleuris sur Animal Crossing ou de relooker des mannequins virtuels encrassées. Ces clichés sur les femmes gameuses ont mal vieilli.

Les femmes ne s’intéressent pas aux jeux vidéos

Selon cette idée, il faut presque supplier les femmes pour qu’elles daignent poser un doigt sur la manette et s’essayer au jeu vidéo. Pourtant, les hommes ne sont pas les seuls à geeker des journées entières et à investir ces univers parallèles. En France, 48 % des joueurs de jeux vidéo sont des femmes.

Le problème, c’est que les femmes sont souvent invisibilisées dans cette industrie, dominée par les hommes. Moins représentées dans l’e-sport, moins mises en avant sur les plateformes de streaming, elles doivent parfois prouver leur légitimité pour être acceptées. Mais soyons clairs : on peut aimer jouer sans avoir à justifier sa passion. Les femmes ne jouent pas toujours sous la menace. Elles le font aussi de leur plein gré, pour leur plaisir personnel.

Si les gameuses gagnent, c’est un coup de chance

Quand une femme performe dans un jeu compétitif, il y a toujours ce petit commentaire qui revient : « Elle a eu de la chance ! » ou « Quelqu’un l’a aidée ! ». Pourtant, comme pour n’importe quel joueur, le skill se travaille. Les gameuses ne gagnent pas parce qu’elles appuient sur toutes les touches au pifomètre. Elles pulvérisent des scores grâce à leur XP comme on dit dans le jargon.

Certaines gameuses dominent même la scène e-sport, comme Sasha « Scarlett » Hostyn, joueuse professionnelle de Starcraft II, ou Juliano, championne de CS:GO. Elles ne doivent rien au hasard, seulement à des heures d’entraînement et de maîtrise.

Les gameuses portent toutes des tenues provocantes

Dans l’imaginaire collectif, les gameuses arborent toujours des décolletés ultra plongeants, une paire de couettes au-dessus de la tête et des grosses lunettes. Ce préjugé insinue que les femmes ne sont pas là pour jouer, mais pour attirer l’attention sur leur physique. Une idée totalement fausse et sexiste.

Chaque joueuse s’habille comme elle le souhaite. Si l’une d’entre elles décide de porter un débardeur moulant qui galbe sa poitrine, c’est son choix. Cela ne remet pas en cause ses compétences. Les vraies gameuses ne sont pas là pour attirer les pervers anonymes de la toile. Elles veulent juste geeker en paix.

Les femmes ne jouent pas à des vrais jeux

Beaucoup de joueuses ont entendu cette phrase : « Ah, mais toi, tu joues aux Sims et à Animal Crossing, ce n’est pas du vrai gaming… ». Comme si les jeux avaient une hiérarchie en fonction de leur public ! Les jeux élaborés aux hommes, et les jeux simplistes aux femmes ? Qu’est-ce que ça sous-entend au juste ? Que les femmes ne sont pas capables de tenir l’intrigue de Final Fantasy ?

Les femmes sont présentes dans tous les types de jeux, y compris ceux qui demandent de la précision, de la stratégie et de la compétition. Et même si une joueuse préfère un jeu de simulation ou un jeu narratif, ça ne fait pas d’elle une “moldu” du gaming.

Les femmes jouent aux jeux vidéos pour faire plaisir à leur copain

L’image de la copine qui joue juste pour plaire à son partenaire est un énorme cliché. Les femmes n’ont pas besoin d’un homme pour aimer le gaming. Beaucoup d’entre elles ont grandi avec une console ou un PC et découvert des jeux par elles-mêmes, sans que leur petit ami leur force la main.

Ce stéréotype laisse penser que les femmes ne peuvent pas s’intéresser sincèrement aux jeux vidéo et qu’elles empoignent la manette à contre-coeur, dans le seul but de flatter leur copain. Pourtant, elles sont gameuses, streameuses, développeuses et même compétitrices e-sport.

Non, les gameuses ne passent pas leur temps à récolter des bonbons sur « Candycrush ». Elles excellent dans les jeux les plus ardus. D’ailleurs, les femmes n’ont rien à prouver dans le gaming, elles y sont déjà. Mais face à cette rude concurrence, les hommes ne sont pas très fairplay et n’hésitent pas à employer les injures.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
Vous aimerez aussi

Ce que les chercheurs viennent de découvrir sur Titan relance la question de la vie dans l’espace

Alors que Mars concentre l’attention des chercheurs, Titan, mystérieuse Lune de Saturne, intrigue de plus en plus. Une...

Cette prison où les Coréens choisissent de s’isoler volontairement

Dans un pays où l’on travaille jusqu’à l’épuisement, il n’est pas étonnant que certains cherchent des solutions radicales...

Au Japon, un métier étrange permet de remplir les métros chaque matin

Chaque matin à Tokyo, aux heures de pointe, des milliers de Japonais se dirigent vers les gares avec...

Les mots magiques pour consoler ses amis d’une rupture sentimentale

Après une rupture amoureuse, trouver les mots justes pour soutenir une amie n’est pas toujours évident. Selon les...

Le « Triangle de Karpman », ce piège émotionnel duquel il est possible de sortir

Dans de nombreuses relations, les conflits semblent se répéter sans résolution réelle, enfermant chacun dans un scénario bien...

Les hommes de petite taille : de meilleurs leaders ? Ce qu’en pense la science

De Louis XIV à Napoléon Bonaparte en passant par Lénine, les hommes de petite taille ont dominé le...