L’exploit était jugé presque impossible. Pourtant, le 27 septembre 2025, l’alpiniste polonais Andrzej Bargiel est devenu le premier homme à réussir la descente intégrale de l’Everest à ski sans recourir à l’oxygène supplémentaire. Une prouesse inédite qui bouscule les frontières de l’exploration en haute montagne et captive.
Une descente historique, du sommet jusqu’au camp de base
L’Everest, plus haut sommet du monde culminant à 8 848 mètres, est déjà un défi en soi pour les alpinistes expérimentés. Réussir à enchaîner son ascension, puis sa descente intégrale à ski sans assistance respiratoire, relève d’un niveau de maîtrise et de préparation exceptionnel. Après avoir atteint le sommet par la voie classique du versant sud, l’alpiniste polonais Andrzej Bargiel a chaussé ses skis et amorcé une descente jusqu’au camp II, à 6 400 mètres d’altitude, où il a passé la nuit. Le lendemain, il a poursuivi jusqu’au camp de base, complétant ainsi la première descente intégrale en skis de l’Everest sans oxygène.
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Une réussite préparée de longue date
Ce succès est le fruit d’années de préparation, de tentatives avortées et d’une expertise hors du commun. Andrzej Bargiel avait déjà tenté ce projet à deux reprises, en 2019 et 2022, sans pouvoir l’achever à cause des conditions météo défavorables ou du risque d’avalanches. Cette fois, la fenêtre météo a été favorable, mais l’exploit n’en reste pas moins risqué : l’altitude extrême, les crevasses, les pentes glacées et le manque d’oxygène sont autant de menaces permanentes.
Ce projet s’inscrit dans un objectif plus vaste porté par l’alpiniste au sein de son initiative « Hic Sunt Leones », qui vise à repousser les limites du ski de haute montagne, de manière autonome et sans oxygène artificiel.
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Une descente encadrée et documentée
Pour assurer sa sécurité, Andrzej Bargiel a été accompagné d’une équipe restée en contact permanent grâce à des communications satellitaires. Un drone piloté par son frère, Bartek Bargiel, a également été utilisé pour repérer les zones les plus dangereuses du parcours, notamment la traversée de la cascade de glace du Khumbu, réputée instable et meurtrière.
La descente a été intégralement filmée, et les images spectaculaires ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, contribuant à l’ampleur médiatique de l’événement. Sur les vidéos, on voit l’alpiniste glisser le long des pentes escarpées, franchissant des zones techniques avec une aisance déconcertante, malgré les conditions extrêmes.
Un nom déjà inscrit dans l’histoire de l’alpinisme
Ce n’est pas la première fois qu’Andrzej Bargiel marque l’histoire. En 2018, il était déjà devenu le premier homme à descendre le K2 à ski, sans déposer ses skis ni recourir à des cordes fixes pour la descente. Ce sommet, situé au Pakistan, est considéré comme encore plus difficile et dangereux que l’Everest.
Au fil des années, Andrzej Bargiel s’est aussi illustré sur d’autres sommets de plus de 8 000 mètres, notamment au Népal, au Tibet et au Pakistan. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des pionniers du ski d’altitude extrême, alliant vitesse, engagement physique et respect des environnements naturels qu’il traverse.
Une prouesse saluée dans le monde entier
Les réactions à son exploit ne se sont pas fait attendre. En Pologne, son pays natal, les médias ont rapidement relayé la nouvelle avec fierté, saluant « l’un des plus grands exploits de l’histoire de l’alpinisme ». À l’international, de nombreux spécialistes de la montagne ont également souligné la dimension unique de sa performance. L’alpiniste Andrzej Bargiel, de son côté, reste fidèle à sa ligne de conduite : peu de déclarations, pas d’effet d’annonce, et un discours centré sur l’humilité, la rigueur et la passion.
Une inspiration pour une nouvelle génération
Au-delà de l’exploit technique, c’est toute une vision de l’alpinisme qui est portée par Andrzej Bargiel : un style épuré, sans artifices, respectueux de la montagne et de ses dangers. Son approche, à la fois engagée et minimaliste, inspire de nombreux jeunes alpinistes et skieurs de haute altitude, qui voient en lui une figure de référence.
En définitive, dans un monde où l’aventure est de plus en plus encadrée, cartographiée et relayée en direct, l’exploit de Andrzej Bargiel rappelle que certaines conquêtes humaines demandent encore du courage, de la patience et une profonde connaissance de soi.