Droits LGBTQIA+ : où en est-on dans le monde ?

En 2022, l’orientation sexuelle et l’identité de genre de chacun.e n’est malheureusement toujours pas approuvée partout dans le monde. En découle de la violence, sous plusieurs formes. Elle se manifeste à travers l’interdiction d’évoquer ces questions à l’école, des agressions physiques ou psychologiques, ou encore des peines de prison. En 2022, l’homosexualité reste criminalisée dans 70 États, dont onze appliquent toujours la peine de mort.

Dans certaines grandes puissances mondiales, la situation est inquiétante. En Europe et notamment en France, les choses vont de mieux en mieux au niveau des lois, mais pas forcément dans les esprits. Retour – non exhaustif – sur les droits de la communauté LGBTQIA+ à travers le monde.

De la phobie à la violence sous toutes ses formes

L’homophobie, la lesbophobie, la biphobie ou encore la transphobie traduisent plusieurs formes de violence. Il peut s’agir d’agressions physiques, psychologiques, sexuelles, médicales, sociales, et institutionnelles. Pour Julia Ehrt, directrice de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (ILGA World), les personnes LGBTQIA+ ont toujours subi « un niveau très élevé de violence et de discrimination ». Et leurs droits n’évoluent pas toujours vers l’égalité. Ils reculent, ou se contredisent dans la plupart des pays.

Si l’on prend l’exemple des États-Unis, qui a tout récemment reconnu un genre neutre sur les passeports, tout n’est pas tout rose. En 2022, plus de 300 projets de loi ont été déposés concernant les LGBT, dans 36 États. Ils abordent les restrictions durant les compétitions sportives, les textes « don’t say gay » ou encore le droit d’évoquer les questions d’orientation sexuelle à l’école. Et les personnes transgenres aux États-Unis sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes d’un crime que les personnes cisgenres, comme le montre une étude du Williams Institute de la faculté de droit de l’Université de Californie à Los Angeles.

LGBTQIA+ : l’Europe, la France… les bons élèves ?

Dans un rapport rendu public en mai 2022, la Rainbow List d’Ilga-Europe a classé les pays les plus « LGBTI-friendly » d’Europe. Et selon ce classement, le top trois des pays où la communauté LGBTQIA+ peut vivre le plus paisiblement seraient Malte, le Danemark et la Belgique. La Pologne figure parmi les huit pays les moins bien classés d’Europe et l’État membre de l’UE le moins performant. Pour réaliser cet index, l’association LGBTQI+ a recensé 49 pays européens. Elle s’est basée sur quelque 70 critères comme les législations contre les discriminations, sur le mariage ou encore l’auto-détermination de genre.

Et pour la France ? Cette année, elle remplit 64,2 % des critères. Ce qui la mène à la septième place de cet index, entre la Suède et le Montenegro (pays des Balkans). Ceci constitue un meilleur résultat que celui de l’année dernière. En effet, sur le papier, la situation s’est améliorée pour la communauté LGBTQIA+ vivant en France. Notamment avec la fin des thérapies de conversion, l’adoption de la PMA pour toutes, ou encore l’ouverture du don du sang aux homosexuels, sans délai d’abstinence.

Toutefois, le ministère de l’Intérieur a publié le 16 mai dernier les chiffres des « atteintes anti-LGBT+ en France ». Avec la crise sanitaire, ces discriminations étaient plutôt en baisse. Mais en 2021, mauvaise nouvelle. Les plaintes pour crimes et délits commis envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 28 %.

La criminalisation de l’homosexualité dans le monde

À l’heure où la France vient à peine de voter la fin des thérapies de conversion, un grand nombre de pays continuent de les légaliser. Aux États-Unis, en Chine ou encore en Malaisie, on continue de laisser faire, voire encourager, ces pratiques discriminatoires. Martin Karadzhov, qui préside le comité d’ILGA World pour la jeunesse, se réjouissait face à l’AFP de pouvoir converser sur « les pratiques néfastes comme les « thérapies de conversion » qui sont immorales, pseudo-scientifiques et brutales et malgré tout légales dans près de 180 pays ».

Et le fait même de parler de ces thèmes est pour certains pays, interdit. En Russie par exemple, une loi interdisant ce qu’ils nomment la « propagande gay » existe depuis 2013. En bref, cette loi interdit d’évoquer les questions d’orientation sexuelle ou d’identité de genre à l’école, dans les médias ou lors de manifestations.

Aujourd’hui en Tunisie ou en Inde, on risque la prison si l’on est homosexuel.le. Et onze pays dans le monde prévoient la peine de mort en cas de relations entre adultes de même sexe. Cette sanction est ainsi prévue en Iran, dans le micro-État de Brunei, en Mauritanie, au Nigeria et au Yémen. Puis il y a ces cinq pays, où la sanction est appliquée sans que cela soit explicitement mentionné dans la loi : en Afghanistan, au Pakistan, au Qatar, en Arabie saoudite, en Somalie, aux Émirats arabes unis. Moralité le chemin reste encore long et semé d’embûches pour un monde tolérant.

Et vous, que pensez-vous des droits de la communauté LGBTQIA+ dans le monde ? Avancent-ils dans le bon sens, selon vous ? Venez en parler sur notre forum.

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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