Chaque été, le même rituel : ouvrir le tiroir des maillots, en sortir son préféré, l’enfiler… et se figer devant le miroir. Cette année, il m’a fallu une seconde pour comprendre : je ne rentrais plus dedans. Toutefois, plutôt que de sombrer dans la culpabilité, j’ai décidé de prendre un tout autre chemin. Voici comment j’ai fait pour accueillir ce changement avec bienveillance.
D’abord, j’ai respiré. Et j’ai refusé de faire la guerre à mon corps
Ma première réaction aurait pu être la panique, comme beaucoup de gens élevés dans une société qui glorifie les corps lisses, minces, musclés et sans histoires. Cependant, j’ai stoppé net cette voix dans ma tête qui criait « Tu dois perdre du poids ». J’ai respiré. Profondément. Et je me suis dit : « Mon corps est vivant, il change, et il me porte chaque jour. C’est déjà énorme ».
J’ai refusé d’entrer dans cette spirale de la culpabilité, celle qui pousse à se punir pour quelques kilos en plus, comme si notre valeur dépendait de notre tour de taille. Spoiler : ce n’est pas le cas. Pas aujourd’hui, pas demain, jamais.
J’ai fait le tri… dans mes maillots (et dans mes pensées)
Ce maillot de bain que j’adorais ? Il était peut-être beau, mais il ne me correspondait plus. Alors au lieu d’essayer de « rentrer dedans » à tout prix, j’ai décidé de chercher des vêtements qui rentrent dans ma vie d’aujourd’hui. Pas celle d’il y a 3 étés. J’ai donné ceux qui ne me convenaient plus à une amie, et j’ai investi dans un nouveau maillot. Confortable, coloré, flatteur, et surtout, dans lequel je me sens puissante.
Ce tri vestimentaire a été comme un nettoyage mental : j’ai aussi viré les pensées limitantes, les « tu devrais », les « c’était mieux avant », les « fais un effort ». À la place, j’ai choisi de penser « je suis bien », « je suis légitime », « je mérite de profiter ».
J’ai parlé à mon corps comme à un ami
On passe tellement de temps à se critiquer, à se regarder avec dureté. Imaginez une seconde que vous parliez à votre meilleur ami comme vous vous parlez à vous-même. Ça vous semble normal de lui dire « Tu es trop ceci, pas assez cela » ? Non ? Alors j’ai commencé à me parler autrement.
Chaque jour, j’ai pris le temps de dire merci à mon corps : pour les marches qu’il m’offre, les fous rires qu’il permet, les câlins qu’il partage. J’ai observé ses formes, ses plis, ses cicatrices avec plus de curiosité que de jugement. Ce changement de regard, petit mais puissant, m’a libérée d’un poids bien plus lourd que quelques centimètres en plus.
J’ai réinvesti les lieux où je me sentais jugée
La plage. La piscine. La cabine d’essayage. Tous ces endroits où je m’étais sentie « de trop » à cause de mon corps. Eh bien j’y suis retournée. Non pas pour me forcer, mais pour me réapproprier ces espaces.
J’ai nagé. J’ai bronzé. J’ai rigolé. Et j’ai vu des gens de toutes les tailles, de toutes les formes, vivre pleinement. Comme moi. Parce que vous savez quoi ? La seule personne qui passait son temps à me juger… c’était moi-même. Les autres ? Ils étaient bien trop occupés à vivre leur propre été.
J’ai changé ma définition du « corps d’été »
Pendant longtemps, j’ai cru qu’avoir un corps d’été, c’était avoir des abdos dessinés et une peau sans boutons. Aujourd’hui, je sais que c’est avoir un corps qui vous permet de danser en terrasse, de savourer une glace à la vanille, de se baigner sans se cacher. Un corps qui vit, qui ressent, qui bouge. Peu importe sa taille. Un « corps d’été » (summer body), c’est juste un corps. Le vôtre. Ici. Maintenant. Et il mérite toute votre tendresse.
Et surtout, j’ai accepté que la culpabilité n’avait pas sa place dans ma valise
La culpabilité, c’est comme un vieux bagage qu’on traîne sans même savoir pourquoi. Alors cet été, je l’ai laissée à la maison. À la place, j’ai emporté un nouveau regard sur moi-même, plus doux, plus inclusif, plus aimant. Ce n’est pas toujours facile, mais chaque petit pas compte. Chaque fois que vous choisissez le respect plutôt que le rejet, la joie plutôt que la honte, vous ouvrez la porte à une version plus libre de vous-même.
Alors non, je ne rentre plus dans mon ancien maillot de bain. Et vous savez quoi ? C’est très bien comme ça. Parce que je n’ai pas besoin de rentrer dans un vêtement pour me sentir à ma place. J’ai simplement besoin de rentrer dans ma propre vie, telle que je suis aujourd’hui. Et ça, ça ne demande pas de régime. Juste un peu de courage, et beaucoup d’amour.