Mon enfant redoute le moment du coucher : voici ce que signifie cette peur et comment l’apaiser

C’est l’heure du coucher et votre enfant a si peur qu’iel trouve mille excuses pour repousser ce moment ? Aller aux toilettes, boire de l’eau, poser une question existentielle, vous raconter une anecdote… tous les moyens sont bons pour éviter d’affronter sa peur. Voici comment gérer la situation lorsque le marchand de sable prend congé.

D’où vient la peur du coucher chez les enfants ?

Les pédopsychiatres le confirment, un.e enfant est censé.e dormir paisiblement à tout âge. Or, d’après certaines études de l’INSERM, 25 à 50 % des enfants de moins de 5 ans présentent des troubles du sommeil. De nombreuses causes peuvent être à l’origine de ce blocage.

1 – La peur du noir

La peur du noir est l’une des plus fréquentes, en comprend aussi la peur de ce qui pourrait se trouver dans le noir (peur des montres, des fantômes). En général, la peur du noir survient chez les enfants de deux ans et elle grandit avec elleux. Elle suit le développement de l’imaginaire de l’enfant, alors, les bruits et les formes inconnus poussent l’enfant à se figurer des scénarios effrayants. Également, c’est l’âge où les bambins découvrent l’ambivalence des sentiments : on peut aimer et détester une même personne.

Or, avec les années, les capacités psychiques de l’enfant augmentent, mais iel n’est pas tout de suite en mesure de gérer ses émotions. Alors, la nuit, iel se retrouve seul.e face à ses pensées et à ses fortes émotions. Le noir devient le signe de ces pulsions émotionnelles et la peur du noir peut se former. Avec le temps, l’enfant apprend à maîtriser ses émotions et ses pulsions. La peur du noir peut se muer en une peur du châtiment.

« Lorsqu’iel ressent une très grande colère par exemple, un.e enfant peut culpabiliser et imaginer que des monstres vont venir le.a dévorer. Le noir devient alors d’autant plus persécuteur qu’iel ressent des émotions hostiles, envers les autres ou envers lui/elle-même », explique la psychologue Lyliane Nemet-Pier à Psychologies.com

2 – La séparation avec le.s parent.s

Il arrive que la peur du couché chez les enfants soit le signe de la peur d’être séparé.e de ses parents. Ces dernier.ère.s représentent la sécurité, la stabilité. Alors, la séparation des parents représente pour l’enfant un saut dans l’inconnu.

D’autre part, l’enfant manque parfois de temps avec ses parents. Si sa journée suit un rythme un peu soutenu et fatiguant (les devoirs, le bain, le dîner à la hâte, etc.), l’enfant ne jouit pas d’un temps qualitatif et réel avec ses parents. C’est un besoin intense chez les petit.e.s, qui peuvent donc redouter l’heure du couché tant qu’iels n’ont pas profité de leurs parents.

3 – Les événements du jour

Au cours de leur journée à l’école ou la crèche, les enfants expérimentent différentes émotions. Ne sachant pas les comprendre, les gérer ou les exprimer, iels n’en font pas mention de suite. Toutes ces émotions ne sont pas négatives, il arrive aussi que les enfants soient perturbé.e.s par la découverte de la joie, de l’amitié. Or, les émotions négatives peuvent s’exprimer à mesure que l’heure du coucher des enfants approche. Lorsqu’iels se retrouvent seul.e.s dans leur chambre, toutes ces stimulations émotionnelles ressortent.

Aussi, de nouvelles angoisses apparaissent en grandissant en raison de la prise de conscience de la vie. Cet « âge de raison » correspond au moment où l’enfant découvre la notion de mort et comprend qu’iel pourrait perdre ses parents.

4 – La sur-stimulation

Avant l’heure du coucher, si les enfants sont en train de faire une activité stimulante physiquement, il est normal qu’iels ne veuillent pas se coucher. Leur corps n’est pas apte à se mettre en veille.

Da la même manière, l’exposition à un écran de télévision, tablette, mobile ou d’ordinateur avant le coucher sont une mauvaise idée. Les écrans bleus sont nocifs pour le sommeil des enfants. En empêchant la sécrétion de mélatonine, ils repoussent l’envie de tomber dans les bras de Morphée. Qui plus est, cette utilisation peut sur-stimuler l’enfant et repousser à nouveau son envie de dormir.

« Les écrans bleus sont mauvais après le repas », confirme la psychologue Lyliane Nemet-Pier

Comment apaiser son enfant à l’heure du couché ?

1 – Dialoguer

C’est la priorité, il est important de ne pas dédramatiser les peurs nocturnes de votre enfant. Une écoute active lui permettra de partager son émotion et de vous offrir des clés de compréhension. En exprimant sa peur, votre enfant n’aura plus à la gérer seul.e, iel sera rassuré.e. L’essentiel dans ce dialogue est de garder son calme pour observer votre enfant.

Aussi, les peurs des enfants sont souvent les costumes d’autres angoisses. Les monstres, les fantômes ou les animaux peuvent être des métaphores pour signifier une autre crainte. Cela peut par exemple être la représentation d’un.e autre enfant qui l’embête à l’école. En dialoguant avec votre enfant au moment du coucher, vous pouvez désamorcer ses angoisses. Par cette discussion, vous l’aidez à faire la différence entre son imaginaire et la réalité. Pour l’aider à surmonter ses peurs, vous pouvez mettre des mots sur ses émotions. Vous pouvez par exemple lui dire : « Tu as peur et tu n’arrives pas à dormir, c’est ça ? ».

2 – Instaurer des rituels

L’heure du coucher est un moment important qui doit être ritualisé pour que l’inconscient comprenne qu’il est temps de dormir. L’heure est donc importante pour donner des repères, elle peut varier selon le moment de la semaine ou de l’année (veille d’école, de week-end ou vacances).

L’idée dans ces rituels est d’amener votre enfant à se détendre pour être apte à aller au lit quand l’heure vient. À vous d’établir une routine avec lui/elle, sans pour autant oublier de lui consacrer un temps réel d’échange. Ainsi, iel sera plus aisé.e pour accepter de se séparer de vous.

Néanmoins, cette peur peut persister dans les premiers temps. Alors, il convient de le.a rassurer, lui expliquer qu’iel est capable de gérer cette séparation qui ne sera que temporaire. Pour l’apaiser, vous pouvez lui lire une histoire, mettre une musique douce, le.a masser, etc.

Notons tout de même que certain.e.s enfants peuvent totalement s’adapter à un rythme de vie sans rituels. Il existe des méthodes éducatives qui les repoussent et les études montrent que les enfants n’en sont pas nécessairement affecté.e.s.

3 – Installer une veilleuse

La veilleuse est la meilleure amie des parents depuis des décennies. Elle rassure l’enfant qui a peur du noir et des monstres en plus de l’apaiser par sa douce lumière.

Chaque soir, vous pouvez lui laisser le choix de l’utiliser ou non. Il est préconisé d’avoir recours à une veilleuse sans lumière bleue.

4 – Faire de la chambre un lieu de rêve

Si votre enfant voit sa chambre comme un havre de paix, iel aura sûrement moins de mal à rester seul.e. Vous pouvez donc lui créer une chambre cocooning et douillette avec des guirlandes tamisées, des coussins moelleux et le lit de son choix.

Pour conserver cette image de paix, il est important d’éviter les cris et les punitions dans la chambre. Ainsi, elle ne sera pas associée au conflit. Lyliane Nemet-Pier explique au média 18h39.fr que les menaces comme « Attention, tu vas filer dans ta chambre si ça continue ! » sont nocives pour le sommeil de l’enfant.

« La chambre ne devrait servir idéalement qu’à dormir sans sentiment négatif »

Avoir un bon sommeil est primordial pour la santé physique et psychologique de tou.te.s. Les enfants ne souffrent pas de troubles du sommeil sans raison. Alors, si vous appliquez ces conseils et que rien ne change, vous pouvez solliciter un.e spécialiste. Le problème peut être médical ou tenir d’un traumatisme très ancré.

Charlotte Vrignaud
Charlotte Vrignaud
En tant que journaliste spécialisée dans les médias et la culture, mon quotidien est une aventure passionnante au cœur de l'évolution culturelle et médiatique de notre époque. Mon rôle consiste à décrypter et à partager les tendances émergentes, les innovations et les récits captivants qui façonnent notre société.
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