Quand on pense plaisir sexuel, certaines zones du corps viennent immédiatement à l’esprit. Et pourtant, une partie essentielle, bien que discrète, reste souvent négligée : le clitoris dans son ensemble, et plus précisément ses parties internes, largement méconnues.
Le clitoris, un organe bien plus vaste qu’il n’y paraît
Mieux le connaître, c’est aussi s’ouvrir à une sexualité plus riche, plus consciente, car connaître son corps c’est en reprendre possession. Longtemps réduit à son seul « bouton » visible à l’extérieur du corps, le clitoris est en réalité un organe complexe. Ce que l’on voit – le gland du clitoris – n’est que la partie émergée. En dessous, il s’étend largement à l’intérieur du bassin, avec des ramifications étonnantes.
Comme le rappelle Laurie Mintz, sexologue et professeure à l’Université de Floride, le clitoris est constitué de 4 parties principales : le gland, le corps, les jambes (ou « crura ») et les bulbes. Ces structures internes sont faites de tissu érectile, c’est-à-dire qu’elles gonflent avec l’excitation, de la même manière que le pénis. Ce phénomène n’est pas toujours perceptible à l’œil nu, mais il est bien réel.
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Pourquoi ces zones sont si importantes pour le plaisir
Ignorées pendant des siècles par les représentations médicales et culturelles, ces parties internes du clitoris jouent pourtant un rôle crucial. Elles sont riches en terminaisons nerveuses et participent activement à la sensation de plaisir, notamment lors de stimulations profondes ou prolongées.
Contrairement à certaines idées reçues, le plaisir des personnes à vulve n’est pas exclusivement lié à la pénétration. Au contraire, une grande partie des sensations passe par la stimulation du clitoris, dans toutes ses dimensions. Cela inclut bien sûr le gland, mais aussi ces fameuses zones internes qui, lorsqu’elles sont sollicitées, peuvent amplifier les sensations, voire transformer l’expérience intime.
Comment stimuler les parties internes du clitoris
Bonne nouvelle : selon Laurie Mintz, certaines techniques simples permettent d’activer les jambes (ou « crura ») et les bulbes du clitoris, seule ou à deux.
- Première approche : masser doucement la zone médiane de la vulve, à l’intérieur des grandes lèvres, en exerçant une légère pression de haut en bas. Ce geste stimule indirectement les jambes du clitoris, situées de part et d’autre de l’entrée vaginale.
- Deuxième option : poser toute la main à plat sur la vulve, puis expérimenter différents mouvements – pression, maintien, frictions douces ou circulaires. Cela permet une stimulation globale, à la fois externe et interne, en favorisant la circulation sanguine dans les tissus érectiles.
- Autres possibilités : certains sextoys sont conçus pour atteindre ces zones internes, sans passer par la pénétration. Ils peuvent offrir une nouvelle dimension de plaisir, en combinant vibrations et pression localisée.
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Vers une sexualité plus éclairée et libérée
Comprendre le clitoris dans sa globalité, c’est aussi reprendre le contrôle de son corps et de son plaisir. C’est remettre en question des idées limitantes sur la sexualité dite féminine, souvent centrée sur des modèles masculins du désir et de l’orgasme. C’est aussi ouvrir la voie à une sexualité plus connectée, plus fluide, et pas axée sur la performance.
La connaissance de son anatomie, loin d’être un détail, est un outil puissant pour mieux communiquer avec ses partenaires, mieux guider les gestes, et surtout gagner en confiance. Ce n’est pas une question de technique, mais de conscience.
Parler de ces zones souvent oubliées, c’est aussi participer à un mouvement plus large : celui de la reconnaissance du plaisir des personnes à vulve comme légitime et évolutif. Il ne s’agit pas de « trouver le bon bouton », mais d’explorer, de ressentir, d’écouter ce que son corps a à dire. Parce qu’un plaisir mieux compris est un plaisir mieux vécu.