Après avoir dépensé plus d’un million de dollars pour modifier son apparence, Janaina Prazeres a obtenu le titre de « femme parfaite ». Derrière l’image sculptée, la réalité est moins idyllique qu’il n’y paraît.
Une transformation qui fascine autant qu’elle interroge
Janaina Prazeres, 35 ans, influenceuse brésilienne originaire de São Paulo, cumule plus de 600 000 abonnés sur Instagram. Elle a récemment fait parler d’elle après avoir été désignée « femme parfaite » par le magazine Playboy, un titre qu’elle doit à ses proportions corporelles atypiques.
Derrière cette métamorphose spectaculaire, un chiffre : plus de 1 million de dollars investis en interventions esthétiques et traitements de beauté. Depuis l’âge de 18 ans, Janaina a subi une longue série d’opérations, parmi lesquelles :
- 3 rhinoplasties
- 2 reconstructions du nez
- 4 liposuccions avec BBL (Brazilian Butt Lift)
- 1 lifting du visage
- 1 ablation d’une côte
- 4 extractions de boules de Bichat
- 1 lifting de la lèvre supérieure
- 3 augmentations mammaires
- 1 reconstruction mammaire
- 4 extractions de graisse au niveau du cou
- Et côté soins esthétiques réguliers :
- Injections de Botox tous les trois mois depuis 10 ans
- Injections aux lèvres à la même fréquence
- 8 sessions de fillers pour les fesses
- Injections permanentes de PMMA dans les jambes
- 2 traitements Morpheus8
- Laser 4D pour le visage
- Perfusions IV anti-âge
- Injections au menton
- Injections sous les yeux
- Facettes dentaires (veneers)
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« Mon apparence est devenue une prison »
Si son image semble aujourd’hui maîtrisée au millimètre, Janaina admet ressentir les limites de cette perfection affichée. « Les gens s’attendent à ce que je sois impeccable tout le temps. Le moindre défaut devient une cible de critiques », explique-t-elle.
À ses yeux, cette pression constante l’empêche de vivre spontanément. « Mon apparence est devenue une prison », affirme-t-elle. Un maquillage absente, une photo sans filtre, et les commentaires fusent. Une réalité pesante pour celle qui incarne aux yeux de certains un idéal.
Objectifiée, jugée, dévalorisée
Janaina ne cache pas les effets secondaires sociaux de sa transformation. « Parfois, être trop belle pousse les gens à me voir comme un trophée ou un objet », regrette-t-elle. Elle constate également une difficulté récurrente à créer des liens sincères, notamment avec d’autres femmes, en raison d’une compétition ou de jalousies perçues.
Cette surattention portée à son physique a aussi nui à sa vie professionnelle : « Certaines opportunités m’ont échappé parce que ma beauté prend toute la place et qu’on sous-estime mes compétences », explique-t-elle. Pour y faire face, elle affirme avoir appris à poser ses limites et à exiger que l’on la respecte pour ce qu’elle est, au-delà de son image.
Malgré les défis rencontrés, Janaina ne compte pas arrêter les transformations. Prochaine étape : une opération de reconstruction des fesses estimée à 100 000 dollars. Elle reconnaît que ce parcours a un coût immense, non seulement financier, mais aussi émotionnel et physique. Pour autant, elle souhaite que son histoire inspire une réflexion plus large : « Être considérée comme « parfaite » ne définit pas qui je suis vraiment. J’espère qu’un jour, les femmes seront reconnues non seulement pour leur beauté, mais aussi pour leurs autres qualités et mérites ».
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Et si la vraie beauté, c’était d’abord de s’aimer ?
Le cas de Janaina pousse à réfléchir sur cette obsession pour « la perfection ». Bien sûr, chaque personne a le droit de modifier son corps s’il le souhaite, surtout si cela apaise une souffrance réelle. Toutefois, croire que la chirurgie est la réponse à tous les complexes est une illusion dangereuse. Car aucune opération ne peut corriger le regard que l’on porte sur soi-même. On peut affiner, lifter, remodeler, sculpter… mais si l’on ne s’accepte pas, aucune transformation ne suffira jamais.
Le mieux est de commencer par apprendre à s’aimer, telle que l’on est. Et si ce chemin est difficile – car il l’est souvent –, il n’est pas honteux de demander de l’aide. Un psychologue, un groupe de parole, un proche bienveillant : tout cela peut aider à retrouver une forme de paix intérieure bien plus précieuse que n’importe quelle silhouette dite « idéale ».
L’histoire de Janaina illustre à quel point l’injonction à la beauté peut être lourde à porter, même pour les personnes qui semblent l’incarner parfaitement. Elle montre aussi que le vrai courage n’est pas forcément dans la transformation, mais parfois dans l’acceptation. Alors il est bon de se rappeler que la beauté n’a pas de formule mathématique, ni de prix fixe. Elle se trouve surtout dans le regard bienveillant que l’on choisit de porter sur soi.