Bisexualité : 6 clichés à dépasser pour mieux comprendre cette orientation sexuelle

On les croit volontiers volages, peu fiables ou encore dans une phase transitoire… Les clichés autour des personnes bisexuelles sont nombreux. Or, il s’agit d’une orientation sexuelle, au même titre que l’hétérosexualité ou encore la pansexualité. À l’occasion de la Journée de la bisexualité aujourd’hui, voici 6 clichés à dépasser sur la bisexualité, pour mieux comprendre cette orientation sexuelle.

Qu’est-ce que la bisexualité ?

C’est le fait d’être attiré.e sexuellement parlant ou d’éprouver des sentiments amoureux aussi bien pour une personne de sexe masculin qu’une personne de sexe féminin. Autrement dit, un homme bisexuel sera attiré par les femmes comme par les hommes. De la même manière, une femme bisexuelle sera elle aussi attirée par les hommes comme par les femmes.

Bien que la définition soit simple, au sein de notre société hétéronormée, aimer à la fois les femmes et les hommes reste malheureusement encore un tabou. Certain.e.s ayant toujours du mal à comprendre cette orientation sexuelle. Résultat : la bisexualité est souvent source d’amalgames.

Parce qu’il est primordial de défendre la multiplicité des sexualités, la liberté de pouvoir aimer sans avoir besoin de genrer cette attirance, voici 6 clichés tenaces sur la bisexualité qu’il est temps de mettre KO !

1 – « Ça te passera, tu finiras bien par te décider ! »

Commençons ce top par un grand classique des clichés sur la bisexualité. Les mœurs ont beau évoluer, certaines idées reçues ont décidément la peau dure… Quelqu’un qui assume son attirance pour les femmes et les hommes, a tout d’un.e instable, de quelqu’un incapable de faire un choix ou de s’engager dans une relation.

Non la bisexualité n’est pas une « phase », et encore moins un « effet de mode » avant le retour à la « norme » ! C’est une orientation sexuelle à part entière et non une question de choix. Est-ce qu’un.e hétéro choisit de l’être ? Non. Est-ce qu’un homo choisit de l’être ? Non. C’est pareil pour les bi.e.s. Ce n’est pas une lubie qui passera avec le temps, une fois la « bonne personne » trouvée.

Même si certaines personnes peuvent en effet traverser une « phase bisexuelle », en particulier à l’adolescence lorsque l’on se cherche encore ; cela ne veut pas dire que c’est le cas de tout le monde. La bisexualité n’est pas forcément une période de questionnement. Certaines personnes naissent bisexuelles, et mourront bisexuelles, sans jamais remettre leur orientation en question.

2 – « Il faut tester pour savoir si l’on est bisexuel.le »

Comprendre : il faut avoir une relation sexuelle avec une personne du même sexe que soi pour savoir si l’on est bisexuel.le. Eh bien non, voilà encore un des nombreux clichés sur la bisexualité ! Il n’y a pas besoin d’un rapport sexuel pour connaître son orientation ; de la même manière que l’on peut multiplier les rapports et continuer à se poser des questions sur son orientation.

On ramène systématiquement la bisexualité au sexe or elle ne se résume pas à ça. Comme n’importe quelle autre orientation sexuelle, elle concerne l’attirance, le désir, mais aussi les sentiments amoureux.

3 – « Les bisexuel.le.s ont une sexualité débridée ! »

Certain.e.s, oui. Et d’autres non. Ainsi, les bisexuel.le.s ne sont pas des « obsédé.e.s attiré.e.s par tout le monde » ou n’ont pas forcément une sexualité plus débridée que celle de leur voisin.

Rappelons que les pratiques sexuelles et l’orientation sexuelle ne sont pas liées. Et surtout chacun.e a le droit d’avoir la vie sexuelle qu’il.elle souhaite, et les pratiques qui vont avec, sans être jugé.e pour cela.

4 – « Les bisexuel.le.s sont des homos qui ne s’assument pas »

Comme si la bisexualité était une quête qui permettra à la personne de savoir si, finalement, elle est hétérosexuelle ou homosexuelle… Non. Cette orientation sexuelle n’est pas une transition vers l’homosexualité. On peut tout à fait aimer les hommes comme/autant que les femmes, sans distinction.

5 – « Ce sont forcément des infidèles »

Petite variante : « J’ai deux fois plus de chance d’être trompé.e si je sors avec toi ». Qui n’a jamais entendu cette « blague » ? Comme si, en tant que bi.e, il était impossible de se contenter d’un seul sexe, d’un seul genre à la fois, et que cela rimait forcement avec « aller voir ailleurs pour être comblé.e ».

Encore une « belle » idée reçue ! Les bi.e.s, tout comme les hétéros ou les homos, sont parfois infidèles, oui, mais ni plus ni moins. Il est temps d’entériner l’idée selon laquelle les personnes bisexuelles prennent leur relation avec beaucoup de légèreté, sont infidèles, instables, volages, faciles à séduire ou ont envie de l’être.

6 – « Les bisexuel.le.s aiment les plans à trois »

Breaking news : le fait d’aimer les hommes et les femmes ne veut pas dire que l’on veut coucher avec les deux en même temps. D’autant qu’encore une fois, les pratiques sexuelles ne sont pas liées à l’orientation sexuelle.

Alors oui, certain.e.s bi.e.s peuvent avoir envie de plan à trois, mais comme les hétérosexuel.le.s. Ce n’est pas une particularité bi, et encore moins un désir de toutes les personnes bisexuelles. La bisexualité n’est pas une manière de vivre sa sexualité, mais bien une orientation sexuelle à part entière, égale aux autres orientations (hétéro, homo, pan etc.). Il y a encore bien du chemin à faire, mais la visibilité fera reculer les préjugés !

Ensemble, luttons pour écrabouiller les clichés tenaces ! Cette orientation sexuelle est aussi valide et légitime que n’importe quelle autre. La bisexualité, comme toute autre identité sexuelle, mérite ainsi d’être célébrée pour la diversité qu’elle apporte à notre société.

Elodie Pimbert
Elodie Pimbert
Journaliste « touche à tout », je suis Content Manager et rédactrice web pour le média The Body Optimist. Je m'intéresse à des sujets variés (écologie, sexualité, lgbtqia+, beauté, décoration, etc.) et ai à coeur de déconstruire les préjugés, stéréotypes et normes de notre société. Je scrute le web à l’affût des dernières évolutions et tendances. Ce n'est donc pas un hasard si j'écris et fais grandir depuis plusieurs années The Body Optimist.
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