Vous aimez l’humour noir ? Ce type de blague grinçante qui se finit rarement en happy end et qui surfe sur le malheur des autres vous fait doucement sourire ? Non, vous n’êtes pas une personne sans cœur comme le prétendent vos amis. Votre réceptivité à l’humour noir pourrait bien être le signe d’un éclat de génie.
L’humour noir, un art de la subtilité
« Peut-on rire de tout ? ». Cette question philosophique ne suscite aucun doute chez vous : c’est un grand oui. Contrairement aux idées reçues, rire d’une situation tragique, absurde ou choquante n’est pas un signe de froideur émotionnelle. Vous aussi vous rigolez aux blagues trash qui laissent d’ordinaire les assemblées silencieuses ? Vous avez un humour sans limites ? Rassurez-vous, ça ne veut pas dire que vous êtes un monstre ou une psychopathe tout droit sortie d’un thriller.
Bien au contraire, ça prouve que vous avez une belle lanterne au-dessus de la tête. Pour saisir les nuances de l’humour noir, il faut en effet être capable de jongler avec plusieurs niveaux d’interprétation, de prendre de la distance émotionnelle, tout en comprenant la gravité du sujet traité. À ce niveau-là, ce n’est plus une gymnastique d’esprit, c’est de la contorsion.
Selon une étude publiée dans la revue Cognitive Processing, c’est même l’indicateur d’une intelligence supérieure. Les chercheurs soulignent que cet humour requiert trois grandes compétences : une intelligence verbale développée, une pensée abstraite agile, et une forme de détachement émotionnel permettant de traiter des sujets lourds sans se sentir directement affectée. En somme, c’est la capacité de rire avec lucidité, sans pour autant nier la gravité des situations.
Ce n’est pas parce que vous rigolez à l’humour noir que vous cautionnez la blague ou que vous tolérez l’intolérable. Ça signifie que vous savez prendre du recul et que vous savez faire preuve de second degré. Ces blagues, à des années lumières de notre cher Toto, vous font rire parce que vous ne vous arrêtez pas à l’interprétation primaire.
Un humour qui n’est pas à la portée de tout le monde
Quand vous riez à l’humour noir, ces vannes tranchantes qui impliquent la mort, la maladie, le handicap ou même la guerre, toute la foule reste généralement mutique. Personne n’ose esquisser un rictus par crainte de paraître sadique ou inhumain. Pourquoi un tel décalage ? Parce que, pour certains, l’émotion immédiate l’emporte sur la réflexion. L’humour noir joue souvent sur des tabous ce qui peut provoquer malaise ou incompréhension chez les personnes qui préfèrent rester dans un cadre émotionnel plus « sûr » et conventionnel.
Apprécier ce type d’humour, c’est donc, quelque part, réussir à mettre à distance ses propres peurs, ses angoisses existentielles, pour en rire avec une certaine élégance cynique. Cela révèle une force intérieure et un regard critique sur le monde, qualités souvent associées à un QI plus élevé et à une sensibilité plus fine. La prochaine fois que vos amis vous accusent d’être « horrible », dites leur simplement que vous avez un cerveau plus agile que le leur.
Un mécanisme de protection psychologique ?
D’après les chercheurs, les personnes qui rient à l’humour noir ne se rangent pas du côté des « méchants ». Ce ne sont pas des psychopathes refoulés ou des monstres sans pitié pour autant. Ce n’est pas parce que vous riez à la blague d’un homme qui tombe d’un toit que vous allez réagir pareil dans la vraie vie ou que vous cautionnez.
Rire des pires horreurs ne veut pas dire être insensible. Loin de là. Les adeptes de l’humour noir utilisent souvent ce mécanisme comme une stratégie de résilience face aux épreuves de la vie. Rire, c’est dédramatiser, c’est aussi se donner le droit de ne pas sombrer dans la peur, la tristesse ou la colère.
Alors, si une blague dérangeante vous fait sourire alors qu’elle ferait froncer les sourcils de votre entourage, réjouissez-vous. Vous faites partie de ces esprits libres et brillants capables de prendre du recul avec humour. Cependant, l’humour noir n’est pas au goût de tout le monde. Il faut savoir s’adapter à son public pour ne pas blesser les autres. C’est ça aussi l’intelligence : se contenir quand il le faut.