Aujourd’hui sobre et apaisée, la mannequin et comédienne Noémie Lenoir lève le voile sur un combat trop souvent silencieux : l’alcoolisme.
Une carrière de rêve… et un mal-être profond
L’ancienne muse de L’Oréal, mannequin adulée et actrice reconnue, n’a pas échappé aux affres de l’addiction. Dans une vidéo publiée par le média Konbini, elle révèle sans détour : « Je suis alcoolique, et je le serai toute ma vie. Ce n’est ni une honte, ni une fierté : c’est une maladie ».
Ce que Noémie Lenoir met en lumière, c’est ce décalage violent entre l’image projetée et le ressenti intérieur. Une image léchée, souvent idéalisée, et un mal-être qui ronge en silence. Derrière les shootings, les tapis rouges et les sourires figés, il y avait une douleur sourde, une colère enfouie et un besoin insatiable d’anesthésier la souffrance. L’alcool a été son refuge, sa béquille, puis son piège.
Une descente insidieuse
Tout commence banalement, comme chez tant d’autres : à 19 ans, lors de soirées entre amis. Quelques verres pour s’amuser, décompresser, faire partie du groupe. Rien de bien grave… jusqu’au jour où boire devient une habitude, un automatisme, un besoin. « Le jour où je me suis rendu compte que ce n’était plus normal, c’est quand je me retrouvais seule à la maison et que j’ouvrais mes bouteilles de rosé », confie-t-elle.
Ce moment-là, vous le reconnaissez peut-être : celui où l’alcool n’est plus un plaisir, mais un anesthésiant. Celui où l’on boit non pas pour rire, mais pour faire taire une voix intérieure trop bruyante. Noémie Lenoir parle d’un « cri », celui d’une femme qui, malgré le succès, se sentait vide à l’intérieur.
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Des racines profondes
Issue d’un foyer marqué par la maladie mentale et l’alcoolisme – un père alcoolique, une mère dépressive – Noémie Lenoir portait en elle des blessures invisibles. Celles qui, faute d’être soignées, finissent par se transmettre. Elle raconte n’avoir eu « personne à qui parler ». Alors, elle a fait ce que font beaucoup : elle a enfoui, dissimulé, tenu bon en apparence. Jusqu’à ce que cela devienne insupportable.
En 2010, à 28 ans, en pleine ascension professionnelle, elle tente de mettre fin à ses jours. Un geste dramatique qui marquera un tournant. Elle survit. Et comprend alors qu’elle est malade. Alcoolique. Ce mot, elle n’ose pas encore le prononcer à haute voix. Il commence toutefois à prendre forme dans son esprit.
Une renaissance sous le signe du courage
Ce n’est qu’en 2012, grâce à une rencontre décisive avec une psychologue, qu’elle entame son véritable chemin de guérison. Il ne s’agit pas d’un miracle ni d’un happy end hollywoodien. Il s’agit d’un travail. D’un combat quotidien. D’une décision renouvelée à chaque instant : celle de rester sobre.
Noémie Lenoir n’emploie pas le mot « guérie ». Car l’alcoolisme, selon elle, ne disparaît pas. « On me dit : « ça fait longtemps que tu n’as pas bu, tu n’es plus alcoolique ! » Si. Je suis alcoolique et je le serai toute ma vie ». Ce réalisme, elle le revendique. Il n’est pas sombre, il est lucide. Et surtout, il est libérateur.
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Une parole forte pour briser les chaînes du silence
Ce témoignage, elle le livre aujourd’hui pour aider, pour alerter, pour déculpabiliser. Car l’alcoolisme touche tout le monde : les jeunes, les parents, les stars, les inconnus. Il ne connaît ni genre, ni beauté, ni statut social. Et surtout, il prospère dans le silence.
« On veut toujours être à la hauteur, ne jamais montrer qu’on faiblit. Alors, on ne le dit pas, on ne se fait pas aider ». Cette injonction à la perfection, si présente dans notre société, est une ennemie redoutable. En parlant, Noémie Lenoir offre un contre-modèle puissant : celui d’une femme vraie, forte de ses failles, rayonnante de résilience.
Non, l’addiction n’est pas une fatalité. Oui, on peut s’en sortir, mais cela demande de l’aide, et surtout, de la bienveillance envers soi-même. À travers la voix de Noémie Lenoir, c’est celle de milliers d’autres personnes qui se fait entendre. Alors, si vous vous sentez concernée, ou si quelqu’un autour de vous lutte, retenez cela : il n’y a pas de honte à tomber. Et encore moins à demander de l’aide.