« Ma grossesse m’a appris à aimer mon corps » : un discours rare

Porter la vie, assister à l’évolution de ce petit être qui prend de plus en plus de place sous le ventre, voir le reflet changer devant le miroir… quel merveilleux spectacle qu’offre la vie ! Si certaines femmes redoutent les changements physiques et les kilos en plus qui accompagnent la grossesse, Maddy, créatrice de contenu plus size, ne s’est jamais sentie aussi bien dans sa peau. Elle pose désormais un regard apaisé sur ce corps qui a servi de maison temporaire pendant neuf mois.

La grossesse comme réconciliation

Pour de nombreuses femmes, la confiance n’est pas innée. Il faut du temps et beaucoup d’auto-compassion pour s’aimer de la tête au pied et supporter sa propre présence. Parfois cette quête dure toute une vie. Pour Maddy, créatrice de contenu plus size qui partage tantôt ses looks du jour, tantôt son quotidien de maman, tout a basculé lors de sa première grossesse. Cette période lui a permis de faire la paix avec son corps et de le chérir sans limites. Sous une publication Instagram où elle caresse tendrement son ventre au milieu des vagues, elle va même plus loin en disant que sa grossesse l’a guéri de ses complexes.

« Comment pourrais-je détester mon corps alors qu’il construit un petit humain à partir de rien ? », se rappelle-t-elle. Ce corps, devenu un cocon, une chrysalide chaleureuse, le point de départ de la vie, n’a plus jamais été un ennemi. Le dialogue intime avec bébé, les mouvements à l’intérieur de soi, ce petit habitant de la taille d’une noix qui grandit de jour en jour. Pour Maddy, la métamorphose n’a pas seulement été physique, elle a aussi été mentale. Elle a pris conscience de tout ce que son corps était capable de faire. Elle s’est alors surprise à chuchoter des mots doux à ce ventre qu’elle méprisait lorsqu’il était vide et à prolonger le tête-à-tête devant le miroir alors qu’autrefois elle le fuyait.

Si certaines femmes appréhendent la grossesse et craignent que la transformation soit trop rude pour leurs yeux, Maddy, elle, en est ressortie avec un égo renouvelé et un esprit apaisé. Sa grossesse a rétabli l’harmonie et réparé les dégâts que la société et les diktats avaient causés.

 

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Une publication partagée par Maddy Zanatta (@maddyzanatta)

Porter la vie, c’est voir son corps sous un nouvel angle

Être enceinte, ce n’est pas seulement avoir les pieds qui gonflent, le visage qui double de volume et le dos en miette (ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas). C’est surtout apprivoiser son corps autrement, le redécouvrir, le traiter avec plus de précaution et de bienveillance. Pour Maddy, impossible d’éprouver une once d’animosité envers ce corps, terre d’accueil de son futur enfant. Ce qu’elle voyait autrefois comme des défauts à corriger, elle le considère désormais comme un écrin, un temple sacré.

Aujourd’hui mère de deux enfants, elle ne peste plus contre son corps, mais elle le remercie sincèrement. Même si son ventre n’est plus aussi ferme, si ses seins ont changé, si ses cicatrices sont visibles, elle ne veut rien effacer. Chaque trace est une preuve de ce qu’elle a vécu. Comme un tatouage à l’encre noir, ces marques ont toutes une symbolique forte et illustrent toute la puissance du corps féminin.

 

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Un discours qui relève de l’exception

Maddy, déjà bien rodée sur le sujet de l’acceptation de soi, tient un discours qui change de l’ordinaire et qui va à l’encontre de ce que la société voudrait entendre. En général, après la grossesse, les femmes déclarent une guerre sans merci à la cellulite, aux vergetures et aux kilos en plus. Elles regrettent leur corps d’avant et espèrent secrètement que ces neuf mois de grossesse ne se remarqueront pas trop sur leur apparence. Au lieu de choyer ce corps qui a fait un travail titanesque et qui leur a livré un enfant en bonne santé, elles le jugent encore plus sévèrement.

Si beaucoup de femmes subissent une pression énorme autour du « corps de grossesse », peu osent dire que cette période les a aidées à se reconnecter à elles-mêmes, à s’aimer autrement et à bercer leur corps de « je t’aime ».

Et si, à travers la maternité, on pouvait enfin faire la paix avec soi ? Non pas parce qu’on devient mère, mais parce qu’on redevient entière. La grossesse, période où le corps est au sommet de son art, signe une véritable renaissance et redore l’image de soi.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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