« Voilà à quoi ressemble un corps post-partum » : cette mère brise un tabou

Son ventre garde les traces du passage de bébé et témoigne de neuf mois de pur bonheur. Il est parsemé de vergetures et affiche une apparence flasque, mais il renferme surtout le souvenir d’une période pleine d’émotions. Loin de vouloir retrouver son corps d’avant comme la société l’exige, Victoria Hearn considère son corps post-partum comme un trophée.

Un corps post-partum authentique

Les mamans ont à peine le temps d’accoucher et de se familiariser avec leur nouveau rôle qu’elles sont déjà invitées à perdre les kilos de la grossesse et à effacer tout ce que leur corps a vécu pendant neuf mois. Or gommer tous ces signes de vie revient à effacer une partie de son histoire, des coups de pieds dans le ventre à l’accouchement. Ce ventre qui a vu grandir un petit être est accusé de tous les torts dès que bébé en sort. Ce que les mamans caressaient tendrement et regardaient avec amour dans le miroir devient rapidement un « défaut à corriger ». La maternité s’accompagne de son lot de complexes.

Victoria Hearn, heureuse maman de deux enfants, elle, regrette que les nouvelles mères voient leurs corps post-partum comme un terrain à rebâtir plutôt qu’un temple à respecter. « Les femmes ont été conditionnées à avoir honte de cela », déplore-t-elle. Sur fond d’injonctions, elle a elle-même déjà failli succomber à ces crèmes anti-vergetures et ces régimes drastiques.

Aujourd’hui, elle refuse de toucher à ce que la nature lui a offert de plus beau. À travers cette photo, prise huit mois après l’arrivée de bébé, elle chérit ce ventre qui a porté la vie. Car au-delà des cicatrices visibles, c’est une victoire intérieure qu’elle partage : celle de s’accepter. Au lieu de détester son corps post-partum, elle le remercie pour tout ce qui lui a apporté.

Ces cicatrices qui disent « j’ai porté la vie »

Les vergetures violettes qui gravitent autour du nombril, la peau distendue, l’entaille de la césarienne. Toutes ces marques, souvent dépeintes comme les « dégâts collatéraux » de la grossesse sont en fait des décorations à forte valeur sentimentale. Le corps n’est pas « déformé » et encore moins « amoché », il est simplement vivant. « Il m’a donné deux magnifiques bébés en très peu de temps et c’est tout ce qui compte », se rappelle Victoria.

Car oui, une cicatrice de césarienne est une ligne de courage. Des vergetures sur les hanches, un ventre plus souple, une poitrine transformée : ce sont les témoignages silencieux de ce que le corps a traversé. Plutôt que de vouloir les effacer, cette maman a choisi de les honorer. Et à travers elle, c’est toute une communauté de femmes qui se sent vue, entendue, validée. Alors que la grossesse est souvent idéalisée, le corps post-partum, lui, est trop souvent redouté. Pourtant, ces cicatrices qui remplissent le corps sont comme ces écritures qui remplissent un livre. Elles racontent quelque chose de fort.

Vers une maternité décomplexée

« Ne vous culpabilisez pas de ne pas ressembler à ces mamans parfaites d’Instagram qui changent de silhouette en quelques semaines », Victoria Hearn tient un discours qui fait du bien aux oreilles. Cette maman, qui œuvre pour l’acceptation de soi et qui se dévêtit pour apaiser les complexes des mères, rétablit la vérité sur le corps post-partum. Elle n’a pas envie de subir la salle de sport et les menus pauvres en calorie pour faire disparaître ce qui a servi de maison à son enfant. Elle préfère économiser cette énergie pour profiter de sa famille.

La créatrice de contenus rappelle que chaque corps post-partum est unique, qu’il n’y a pas de norme à atteindre, et que la plus grande preuve d’amour envers soi-même, c’est de se traiter avec bienveillance. Son message ? « Je ne suis pas moins belle aujourd’hui. Je suis plus forte. Mon corps est celui d’une femme qui a donné la vie, qui a traversé l’inconnu, et qui en ressort changée, oui… mais rayonnante ». Il est grand temps de laisser son corps tranquille et d’arrêter de lui reprocher d’être lui-même.

 

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Les mamans n’apprécient pas le corps post-partum à sa juste valeur. Pourtant, toutes ces marques que la société juge inacceptables illustrent toutes les merveilles que le corps féminin peut faire.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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