Elle a un visage marqué par le vitiligo et son chat lui ressemble trait pour trait

Son vitiligo n’est pas aussi imposant que celui de la mannequin canadienne Winnie Harlow et ne dépasse pas la frontière de son œil droit. Victoria Marie a un cil et un sourcil immaculé, qui contraste avec sa chevelure obscure, et son chat a un pelage aux couleurs inversées. Une curieuse coïncidence.

Un vitiligo bien délimité

Dans l’imaginaire collectif, le vitiligo prend la forme de tâche dépigmentée sur la peau et crée des œuvres abstraites plus ou moins grandes sur la chaire. Si Winnie Harlow a le corps parsemé de ces dessins aléatoires en demi-teinte, parfois le vitiligo est plus discret et se cantonne à une partie bien définie du corps. Victoria Marie, créatrice de contenu qui recèle de bons plans beauté et qui met des produits cosmétiques à l’épreuve, a, quant à elle, un oeil en noir et blanc.

Pas d’éclaboussures naturelles sur la peau ni de coups de gomme partiels. Cette beauty addict a un vitiligo qui ne dépasse pas ses poils. Au premier regard, on pourrait croire que c’est un tic esthétique ou une signature stylistique. Pourtant, rien n’est artificiel sur son physique. Sa beauté est authentique. Non, elle n’a pas orné ses cils de mascara immaculé ni décoloré ses sourcils pour faire preuve de fantaisie. Comme un coup d’éclat sur son minois, son vitiligo déteint sur ses poils ébène.

Victoria n’est pas née avec cette particularité, elle l’a découverte au hasard du miroir. Soudainement, ses poils ont viré au blanc et ce n’était pas le signe de l’âge. Encore aujourd’hui, elle ne peut l’expliquer. Toutefois, à mesure que ses poils se décoloraient, sa confiance se ternissait. ll lui a fallu du temps pour accepter ce nouveau reflet, tout en nuance.

Du complexe à l’atout beauté

Impuissante face à ce vitiligo grandissant, Victoria a longtemps abusé du pinceau pour repeindre ces zones laissées à blanc. À revers de mascara charbonneux et de crayon couvrant, elle comblait les parties vierges de sa peau et trichait sur son apparence réelle. Ce vitiligo, qui s’ouvre comme un éclair sur le coin de son visage, elle le voyait telle une bavure en travers de son œil.

Pourtant, au fil du temps, son regard s’est adouci. « La beauté n’est pas un filtre, une tendance ou un post parfaitement sélectionné », comme elle le dit si bien. Non elle réside dans l’imperfection, dans les bords irréguliers, les cicatrices qui refusent de se refermer, bref dans tout ce qui fait de nous une version « originale » et pas un vulgaire « copié-collé ».

Une particularité qui matche avec son chat

Les chats ont des pelages tantôt marbrés, tantôt tigrés et ces détails qui se déploient du museau à leur queue les rendent irrésistibles. Alors pourquoi chez les humains, les taches de rousseur, le vitiligo et les traces carmin sont diabolisés et inlassablement « corrigés » ? Victoria, elle, en fait sa fierté, sa touche singulière.

On dit souvent que les chats ressemblent à leur maître et ce n’est pas une légende urbaine. Victoria et son chat ont des points communs visibles. Ils ont des couleurs complémentaires. Sa boule de poils a une toison d’un blanc éclatant et une fissure grisâtre en plein milieu de l’oeil. Victoria, elle, a un teint hâlé, une chevelure brune et une rayure laiteuse au même endroit. De quoi la faire relativiser un peu plus. Fraîchement arrivé dans son foyer, ce chat aux nuances atypiques fait l’effet d’un miroir inversé. Pas étonnant que Victoria ait eu un coup de coeur !

Son vitiligo, qui donne l’illusion d’une fantaisie, ne salit pas son charme. Au contraire, il le décuple. Cette beauty addict, assortie à son chat, souligne d’ailleurs cette différence qu’elle s’attelait à cacher. Son maquillage n’est plus un camouflage, mais un rituel de célébration.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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