Quelles sont les formes de cyberharcèlement et comment s’en protéger ?

L’anonymat qu’offre internet permet au cyberharcèlement de se développer à vitesse grand V. Ses conséquences, désastreuses sur les victimes, peuvent aller jusqu’au suicide. À l’occasion aujourd’hui de la Journée nationale contre le harcèlement scolaire, apprenons à l’identifier, en prenant connaissance de ses différentes formes pour mieux s’en protéger.

À chaque harceleur.se sa méthode

Le harcèlement sur internet, s’il a toujours pour objectif de nuire à une personne, peut prendre différentes formes. Les nouvelles technologies permettent en effet de s’attaquer à un.e individu.e de diverses façons. En voici 3.

1 – Insultes, menaces, moqueries

Frontalement, tout d’abord, en insultant, menaçant ou intimidant directement une personne par messagerie instantanée, en commentaires sur les réseaux sociaux, sur un forum de discussion ou par mail.

2 – Utilisation et divulgation d’informations, photos, vidéos personnelles

Autre forme de harcèlement courant, celui qui consiste à « exposer » un.e individu.e. On va ainsi dévoiler des informations personnelles ou des conversations privées qui pourraient embarrasser la personne harcelée, ses « sextos » par exemple.

Des photographies voire des vidéos, notamment celles à caractère pornographique peuvent aussi être publiées sur internet ou être échangées pour humilier la victime.

3 – Diffusion de rumeurs et usurpation d’identité

Enfin, la propagation de rumeurs, la création d’un groupe ou d’une page sur les réseaux sociaux pour lyncher un.e individu.e, le piratage des comptes, l’usurpation d’identité sont d’autres méthodes fréquemment utilisées pour nuire à une personne.

Les différentes manifestations du cyberharcèlement

Bien qu’ayant toujours le même objectif, le harcèlement sur internet peut se diviser en différentes branches. Il est alors important de les comprendre afin de mieux les reconnaître et lutter contre. Les causes traditionnelles de discriminations notamment vont, on va le voir, se transformer en prétexte au harcèlement sur internet. En voici 9.

1 – Le slut shaming

Le slut shaming est une des formes de harcèlement les plus courantes sur les réseaux sociaux. Il consiste à faire honte aux femmes en les jugeant sur leur sexualité ou leur tenue vestimentaire considérée comme « provocante ». Slut, signifie « salope » et shaming « honte » en anglais.

2 – La grossophobie

Certaines personnes, qu’importe leur genre, sont parfois harcelées sur internet à cause de leur poids. Moqueries, menaces, intimidations, photo-montages humiliants sont quelques-unes des armes utilisées pour harceler les personnes grosses.

3 – Le body shaming

Le body shaming est différent de la grossophobie dans le sens où il ne se cantonne pas au poids. C’est se moquer du corps de quelqu’un dans son ensemble. On va ainsi se moquer d’une personne parce qu’elle a de petits seins, parce qu’elle souffre de calvitie ou tout autre trait physique.

4 – Harcèlement et commentaires à caractère sexiste

Le sexisme est une des formes de cyberharcèlement les plus courantes. Les femmes sont ainsi régulièrement jugées, moquées, critiquées sur leur apparence, leurs choix de vie ou leurs compétences. On pourrait d’ailleurs considérer le body shaming, le slut shaming et la grossophobie comme des déclinaisons du sexisme.

5 – Humiliations et menaces envers les personnes « racisées »

Les personnes « racisées » font partie des individus les plus exposés au cyberharcèlement. La couleur de peau d’une personne ou son origine ethnique sont toujours en 2022 des prétextes à l’origine du harcèlement d’un.e individu.e.

6 – Intimidation et messages haineux à caractère antisémite ou islamophobe

La religion d’une personne indépendamment de son origine ethnique supposée est, aussi, une des causes du harcèlement. Un.e individu.e juif.ve ou musulman.e (entre autres) par exemple peut fréquemment subir du cyberharcèlement à cause de sa religion.

C’est aberrant de faire ce constat, mais en 2022 il est encore essentiel de lutter contre le racisme et l’antisémitisme.

7 – Moqueries, insultes, culpabilisation en lien avec un handicap

Les moqueries sur le handicap physique ou mental, la honte et la culpabilisation faites aux personnes souffrant d’une maladie sont là aussi quelques-unes des formes que prend le harcèlement sur internet.

8 – Chantage, haine, humiliation des personnes homosexuelles

L’homosexualité est souvent prétexte au harcèlement d’un.e individu.e. Le cyberharcèlement se manifeste alors sous forme d’homophobie (et inversement), où des méthodes comme les commentaires insultants, les menaces, le chantage, la divulgation de vidéos, de conversations privées ou de photos-montages vont être utilisées pour nuire à une personne.

9 – Menaces et insultes des individus transgenres

La question du genre est encore sensible sur internet en 2022. Les personnes qui assument le fait d’être transgenre par exemple sont très souvent victimes de harcèlement. Moqueries, insultes, voire même menaces de mort, sont malheureusement courantes.

Cyberharcèlement : comment s’en protéger et réagir ?

Se protéger du cyberharcèlement, c’est avant tout en reconnaître les mécanismes pour comprendre que le problème ne vient pas de nous, que nous ne sommes pas critiqué.e.s mais harcelé.e.s. Une nuance d’une importance capitale.

1 – Divulguer le moins d’informations personnelles possibles

S’il n’est pas question de restreindre son utilisation d’internet à cause des harceleur.se.s, on se protège des personnes malveillantes en prenant du recul sur les informations que l’on partage.

Photographies, identité, lieu de résidence… mieux vaut afficher ses données avec prudence en pensant que des personnes mal intentionnées pourraient s’en servir contre nous. C’est navrant de devoir penser comme cela, mais c’est devenu essentiel pour notre bien-être.

2 – Verrouiller ses profils sur les réseaux sociaux

Les différentes plateformes sociales permettent de paramétrer la visibilité et l’accessibilité à un profil. Il est ainsi possible de n’autoriser que « les ami.e.s » à voir nos informations personnelles ou à nous envoyer des messages privés. Une façon de restreindre le champ d’action des harceleur.se.s.

3 – Ne pas répondre aux harceleur.se.s

Répondre a un.e harceleur.se ne fait parfois que nourrir son plaisir à harceler sa victime. On évite donc de gaspiller son temps et son énergie à chercher à lui faire entendre raison. On préfèrera privilégier d’autres méthodes comme celles citées tout au long de notre article.

4 – Bloquer et signaler le profil

Les plateformes de réseaux sociaux permettent de bloquer et de signaler les utilisateur.rice.s problématiques. On n’hésite pas, donc, à user de cette méthode pour se protéger du cyberharcèlement.

5 – Conserver les preuves du harcèlement

Messages, photos, commentaires… on fait une capture d’écran des preuves du harcèlement afin de pouvoir se retourner, si besoin, contre le.a harceleur.se.

6 – Téléphoner à « Non au harcèlement » au 3020

Le gouvernement français a mis en place un numéro gratuit, le 3020 permettant aux élèves, aux parents et aux professionnel.le.s de bénéficier d’informations, de conseils et de soutien face au harcèlement dont iels sont victimes ou témoins.

7 – Téléphoner à « Net écoute » au 0 800 200 000

Net écoute vient en aide aux enfants et aux adolescent.e.s victimes de harcèlement. Sur ce numéro, iels peuvent joindre gratuitement des conseillers qui pourront écouter leurs difficultés, les conseiller et les orienter.

8 – Déposer plainte

Enfin, la loi reconnaît et punit le harcèlement. On conserve donc les preuves du cyberharcèlement dont on est victime et on se rend au commissariat ou à la gendarmerie afin de déposer plainte. Une démarche qui permettra – normalement – de mettre un terme au harcèlement et même mieux, de le punir.

Quelque soit la forme de harcèlement, ce n’est pas acceptable ! Victime de harcèlement ou de discrimination vous avez des droits.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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