Découvrez Natalia Lorenzo, la mannequin qui redéfinit la beauté colombienne

Fessiers rebondis, poitrine voluptueuse, silhouette fine et cheveux démesurés… voilà les critères de beauté exigés chez les femmes colombiennes. Pour obtenir ce physique « proportionné » et richement fourni que la génétique ne leur a pas donné, elles n’hésitent pas à passer sous le bistouri et à modifier leur silhouette. Mais Natalia Lorenzo, mannequin dite « plus size », elle, arbore des courbes naturelles, garanties sans plastique, ni botox. Elle tient à garder son corps pulpeux intact. Modèle « grande taille » pour la marque inclusive ASOS, elle normalise une morphologie bien plus « réaliste » que celle de la sulfureuse Shakira.

Un nouveau modèle d’inspiration pour les Colombiennes

En Colombie, nombreuses sont celles qui donnent du relief à leurs corps à revers d’aiguille. En 2018, il y a eu 273 316 chirurgies plastiques et 135 473 traitements esthétiques non chirurgicaux dans ce pays d’Amérique latine. Seins aux allures de ballon de baudruche et fessier gonflé à bloc. Voilà ce que les Colombiennes veulent montrer derrière leur bikini échancré. Mais Natalia Lorenzo, elle, n’a jamais cédé à la tentation.

La mannequin de 26 ans a grandi à Carthagène en Colombie. Au milieu de tous ces corps charpentés et taillés dans le plastique. Elle a aussi été bercée par des stars locales au physique aiguisé et à la plastique adulée, à l’image de l’envoûtante Shakira. Pourtant, Natalia Lorenzo n’a pas été influencée ni même tentée de retoucher son reflet. Elle a décidé de laisser pousser ses courbes au fil des années et de les accepter comme elles viennent. Ses rondeurs n’ont pas été créées sur-mesure. Elles lui ont été gentiment données à la naissance. Et pour elle, c’est même une chance. C’est ce qui lui a valu son succès.

Sa carrière de mannequin a décollé après avoir été présentée dans une exposition très appréciée d’Art Basel intitulée The Art of Beauty en décembre 2017. Depuis, elle fait la promotion des corps « bruts et irréguliers » sur ses réseaux. Elle prône la diversité corporelle et refuse de se soumettre aux standards de beauté utopiques de sa terre natale.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par KAIIA (@kaiiathelabel)

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Marina de Prada (@silk_marina)

Des photos sans retouche pour ASOS

Vous avez peut-être déjà croisé Natalia Lorenzo en faisant vos emplettes sur l’eshop inclusif ASOS. En 2018, elle a posé pour la marque dans une séduisante robe vermillon. L’ouverture dans le dos laissait entrevoir quelques généreux bourrelets que l’enseigne a décidé de ne pas retoucher et de montrer tels quels. Une décision forte que les internautes ont d’ailleurs saluée.

À travers ses portraits virtuels, Natalia Lorenzo boycotte aussi les filtres et les autres coups de bluff esthétiques. Elle n’est pas non plus du genre à se cambrer pour amincir sa silhouette. Ni à rentrer le ventre pour faire « bonne impression ». C’est d’ailleurs une fine amatrice du « no makeup ». Rares sont les clichés où elle arbore du maquillage et des « full face ».

Une mannequin qui s’aime comme elle est

Natalia n’a pas le « physique type » de la Colombienne et c’est justement ce qui la rend unique et inspirante. Elle ne cherche pas à ressembler à Sofia Vergara, à Shakira, ni à toutes ces femmes qui se pavanent sur la plage de Soledad avec quelques bouts de tissu. Elle est fière de ses attributs et n’hésite pas à le faire savoir. En maillot de bain coloré, en total look denim ou dans une robe en satin, Natalia Lorenzo met toujours son corps au premier plan.

Alors que les femmes pulpeuses sont inlassablement invitées à faire disparaître leurs courbes derrière des vêtements amples et sombres, Natalia, elle s’approprie un vestiaire dénudé et sensuel. Ensemble rouge en latex, bikini métallisé qui couvre tout juste l’intimité ou encore cropped top mentholé, Natalia honore chaque centimètre de son corps avec des tenues savantes.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par @curlyhairkillas

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Marina de Prada (@silk_marina)

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par AllGoodThingsTV (@allgoodthingstv)

Elle fait aussi une ode à ses cheveux texturés, sertis de boucles, en les laissant s’épanouir autour de son visage. Elle n’a pas l’intention de les ruiner avec des lissages brésiliens ou d’autres pratiques barbares. Au contraire, c’est certainement son plus bel atout, après ses hanches.

Natalia Lorenzo, qui confie son corps à des marques de prêt-à-porter comme Boohoo, va à l’encontre de l’image de la Colombienne « refaite » de la tête aux pieds. Elle donne à voir un nouveau modèle, qui nous « rassure » au lieu de nous complexer.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
Vous aimerez aussi

Cette influenceuse déconstruit l’illusion des « jambes parfaites » et ça fait du bien !

Sur les réseaux sociaux, les jambes longues, lisses, bronzées et sans une seule marque sont presque devenues une...

En maillot deux pièces, elle encourage toutes les femmes à faire de même !

Face caméra, sourire affirmé, Emilie Bernard alias @dolce_emilie sur Instagram déclare que porter un bikini n’est pas une...

Lassé des critiques, le papa le plus tatoué du monde réplique

Remy, connu comme le « papa le plus tatoué du monde », ne passe pas inaperçu avec son...

Cette influenceuse pose en sous-vêtements pour dévoiler la face cachée des réseaux sociaux

Sur Instagram, la créatrice de contenu Alex Light - alias @alexlight_ldn sur Instagram - brise le miroir trompeur...

Comment cette Bretonne aide les femmes à s’aimer en maillot

Sur les plages, le regard que l’on porte sur son corps peut rapidement rimer avec complexes et appréhension....

« T’es maigre n’est pas un compliment » : elle fait un rappel essentiel

Dans une société qui idéalise les corps longilignes et les silhouettes fines, les femmes maigres devraient presque se...