Chaleur : si vous souffrez plus que d’autres, ce n’est pas juste dans votre tête

Le soleil est bien inscrit dans le ciel et la météo se fait de plus en plus brûlante. Insoutenable pour certaines personnes, très supportable pour d’autres, la chaleur n’est pas vécue de la même façon d’une personne à une autre. Il y en a qui vont s’armer de ventilateur nomade, d’éventail et de brumisateur et quelques chanceux qui vont poursuivre le cours de leur vie sous 40°C comme si de rien n’était.

Nos corps, pas tous égaux face à la chaleur

L’été est bel et bien acté. Depuis quelques semaines, la France tout entière suffoque. L’air est irrespirable, les rues désertiques et les températures insoutenables. Sous cette chaleur écrasante, il y a des personnes qui se barricadent derrière leur volet et qui subissent chaque sortie dans cette fournaise. À l’inverse, il y en a d’autres qui marchent sur le bitume ardent, en jean et en t-shirt, sans éprouver le moindre inconfort. Si certaines se réjouissent de ce temps radieux, d’autres s’en exaspèrent et fantasment déjà sur l’hiver.

Peut-être que vous aussi vous êtes très sensible à la chaleur, à tel point qu’en été, vous partez en Finlande ou dans d’autres pays froids pour la fuir. Même avec seulement quelques bouts de tissu sur le corps en guise de vêtement et une gourde de 2L remplie à ras bord, vous êtes en nage et votre visage vire au rouge pivoine. Pour vous, la saison estivale est particulièrement éprouvante. D’ailleurs, vous vous demandez certainement comment font ceux qui jouent à la biscotte sur la plage du matin au soir. Pour vous, c’est impensable alors que pour d’autres la chaleur n’est qu’un détail.

La réponse est simple : la chaleur n’affecte pas tout le monde de la même manière, car chaque corps est différent. Ces personnes qui semblent immunisées contre les coups de chaud n’ont pas de super-pouvoir. Elles sont juste plus « gâtées » par la génétique.

Une question de génétique

Si vous êtes très perméable à la chaleur et que vous vous plaignez au moindre rayon de soleil, on vous a certainement déjà dit « tu ne supportes rien ». Pourtant, la réalité est bien plus complexe. Il ne suffit pas de « prendre sur soi » pour mieux vivre ces températures extrêmes. Votre manière de réagir à la chaleur ne sort pas de nulle part.

Elle est, en partie, héritée de vos ancêtres. C’est à eux qu’il faut jeter la pierre. Certaines populations, en fonction de leur origine géographique, ont développé au fil du temps des adaptations spécifiques au climat dans lequel elles vivaient. Les personnes dont les ancêtres vivaient dans des régions chaudes ont parfois un système de transpiration plus efficace ou une meilleure tolérance à la chaleur. À l’inverse, celles dont les origines sont issues de climats froids peuvent ressentir davantage de gêne lorsqu’il fait très chaud.

Toutefois, il ne s’agit pas uniquement d’une question d’ADN. Tous les humains partagent une caractéristique fondamentale : nous sommes homéothermes. Cela signifie que notre corps maintient une température interne stable autour de 37°C, peu importe s’il gèle ou s’il fait un soleil de plomb. Cette prouesse physiologique demande un vrai effort à notre organisme, surtout lors des grandes chaleurs. Le corps doit alors déclencher tout un arsenal : transpiration, dilatation des vaisseaux sanguins, ralentissement de l’activité, etc.

Les autres facteurs à ne pas négliger

Que vous soyez résistant à la chaleur ou non, ce ressenti n’est pas simplement le fruit de votre esprit ou un coup de la génétique. D’autres raisons, médicales ou physiologiques, peuvent expliquer pourquoi vous êtes amorphes dès que le mercure grimpe.

La masse corporelle et la répartition de la graisse

Les personnes ayant une masse corporelle plus élevée ou une répartition différente de leur graisse (viscérale ou sous-cutanée) peuvent éprouver plus de difficultés à réguler leur température. La graisse agit comme un isolant thermique : elle ralentit la dissipation de la chaleur.

Le sexe et les hormones

Les femmes, notamment en période de règles, de grossesse ou de ménopause, peuvent être plus sensibles aux variations thermiques. Les œstrogènes influencent la circulation sanguine et la régulation thermique. Résultat : une sensation de chaleur plus forte, des jambes lourdes, et une fatigue plus marquée.

L’âge

Les jeunes enfants et les personnes âgées ont un système de thermorégulation moins efficace. Leur corps transpire moins ou ne « comprend » pas toujours qu’il faut se refroidir.

Les maladies chroniques

Hypertension, diabète, troubles cardiovasculaires, asthme, SOPK… autant de conditions qui peuvent rendre la chaleur plus agressive pour le corps, ou nuire à sa capacité à y répondre correctement.

Les traitements médicamenteux

Certains médicaments – comme les antidépresseurs, les diurétiques ou les bêta-bloquants – altèrent les signaux internes ou augmentent le risque de déshydratation.

Quelques pistes pour soulager votre corps

En été, vous cherchez la fraîcheur tandis que d’autres cherchent la vitamine D. Même si ce n’est pas l’envie qui vous manque, vous ne pouvez pas passer la journée dans le frigidaire ou dans les magasins climatisés. Vous ne pouvez pas non plus traîner votre pain de glace partout avec vous. Si la chaleur est un supplice plus qu’un plaisir, voici quelques astuces pour passer un été plus doux :

  • Écoutez vos signaux de surchauffe sans les minimiser.
  • Favorisez les boissons riches en électrolytes (eau citronnée, eau de coco, tisanes fraîches).
  • Mangez léger, mais nourrissant : fruits, crudités, céréales complètes.
  • Reposez-vous quand votre énergie chute – même 20 minutes suffisent.
  • Acceptez de ralentir : c’est temporaire, et c’est vital.

Pour que la chaleur passe mieux, il n’y a pas de remède miracle, hormis se barricader chez soi et ne ressortir qu’en octobre. Or, il convient de rappeler que la chaleur n’a pas les mêmes répercussions sur tous les corps.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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