Pour la deuxième année consécutive, la mairie de Paris s’engage et crée l’événement avec son exposition photos « Grossophobie, stop ! Réagissons ensemble« . Il s’agit d’interpeller le grand public sur les ravages provoqués par la grossophobie lors d’un temps fort de la mode : la Fashion Week qui se déroule du 25 février au 5 mars dans la Capitale. On vous explique le projet et on vous montre les photos.
« Grossophobie, stop ! » : une expo photos en plein air pour interpeller les citoyens
Tout comme la précédente édition, l’événement est organisé par Hélène Bidard (maire adjointe chargée de l’égalité homme/femme et de la lutte contre les discriminations). Elle s’alliera de nouveau avec Vincent McDoom, directeur artistique du projet.
En 2017, des mannequins ronds non professionnels avaient défilé en portant des vêtements de créatrices qui avaient imaginé toute une collection grande taille. Ce sont les photos prises durant ces défilés qui sont affichées en plein air sur les façades de la Caserne Napoléon (4ème arrondissement). Chacune d’entre elles est accompagnée d’un message du mannequin à propos de l’influence positive de cet événement. On peut lire :
Tout le monde a le droit à la mode !
J’en suis sortie renforcée dans ma lutte contre les discriminations.
Ou encore :
Je suis grosse, je suis grande, je suis noire (…) J’ai assez souvent senti la discrimination dans ma vie.
https://www.instagram.com/p/BuL7Z0Oh-ds/
De son côté, Vincent McDoom explique qu’organiser un événement pareil était essentiel et bien loin d’être gagné :
Des associations sont venues vers moi et se sont demandées « qu’est ce qu’un PD ou un anorexique comme Vincent Mc Doom peut savoir d’une grosse femme ? ». Ma grand-mère, mes sœurs étaient toutes rondes et se plaignaient tout le temps qu’elles ne pouvaient pas s’habiller, faire ci, faire ça, parce que le regard public les dérangeait, elles se renfermaient sur elles-mêmes et à ce moment-là elles prenaient du poids.
On note aussi l’investissement du présentateur Magloire qui avait ému la France entière suite à son interview accordée à radio Voltage.
La grossophobie au cœur du débat en France
Depuis Gabrielle Deydier et la publication de son livre « On ne naît pas grosse », on a un peu l’impression que la France et les journalistes ont découvert la grossophobie. Une haine que nous subissons et dénonçons pourtant depuis de bien nombreuses années.
Plus fort encore, le mot est carrément entré dans la nouvelle édition du dictionnaire. Les militantes rondes Daria Marx et Eva Perez-Bello s’en étaient d’ailleurs félicitées. On se souvient aussi de la violente polémique survenue la semaine dernière à propos d’une séquence grossophobe insupportable dans l’émission « La robe de ma vie » .
Avec @McdoomVincent inauguration ce matin de l'exposition "#GROSSOPHOBIE, STOP ! Ensemble réagissons" à retrouver jusqu’au 29 mars sur les façades de la caserne Napoléon @Paris 4e. Un projet contre les #discriminations liées à l'apparence physique, pour l'#égalité & la diversité! pic.twitter.com/ioFjagc7nx
— Hélène Bidard (@Helenebidard) February 22, 2019
D’une manière générale, il semble qu’il y ait une prise de conscience générale de la part des citoyens et des médias. On a pu aussi s’en rendre compte lors de l’annonce de la mort du créateur Karl Lagerfeld, connu pour ses phrases assassines à propos des rondes.
Nous ne pouvons que féliciter la mairie de Paris pour son action « Grossophobie, stop ! » et l’incitons à multiplier les projets pour dénoncer, éduquer et surtout, éradiquer cette discrimination anti gros qui continue de faire de ravages au quotidien.
