Violences en ligne : plus d’1 adolescent·e sur 10 en a déjà été victime

Alors que de nombreux parents et médias ont signalé le phénomène de harcèlement en ligne subi par des élèves nés en 2010, le Fonds de dotation Le Lab HEYME revient sur les chiffres du harcèlement scolaire en France. Un.e adolescent.e sur 10 en serait victime. Un chiffre alarmant, d’autant que les conséquences de ces cyberviolences touchent durement la qualité de vie des enfants et adolescent.e.s. Entre autres : troubles de l’humeur, perte de confiance en soi, ou encore sentiments profonds d’angoisse. On en parle.

Des cyberviolences liées à la jalousie et au physique

Il s’avère que le harcèlement entre élèves dépasse largement le cercle des cours de récréation, notamment avec les réseaux sociaux. Les violences en ligne peuvent être ponctuelles, comme des messages d’insultes, menaces, revenge porn, mise en ligne de photos ou vidéos humiliantes, incitation au suicide, usurpation d’identité, ou encore des violences répétées, comme un cyberharcèlement. Et les plus jeunes et les adolescent.e.s y sont particulièrement exposé.e.s.

Lors de la dernière rentrée scolaire, les médias ont mis en lumière le cas d’élèves de 6e régulièrement pris pour cible par des collégien.ne.s plus âgé.es. Avec le hashtag #anti2010, les harceleur.euse.s reprochent aux enfants leur année de naissance, 2010, et faisaient appel à la violence voire à la haine contre leur âge, leurs tenues, leurs hobbies d’enfants.

« Depuis plusieurs années nous alertons sur les dégâts provoqués par le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Les chiffres de notre dernière enquête sont criants et nous rappellent l’urgence à faire de la prévention active auprès des jeunes et de leur écosystème. Familles et enseignants, nous devons tou.te.s être mobilisé.e.s pour détecter et endiguer ces dérives qui ont bien trop souvent des conséquences dramatiques », explique Céline BERARDO, Directrice Générale du Fond de Dotation, Le Lab HEYME

L’étude réalisée par OpinionWay pour Le Lab HEYME et e-Enfance dévoile que plus d’1 adolescent.e sur 10 a déjà été victime de ces violences en ligne. Selon eux, ces cyberviolences sont principalement liées à la jalousie et au physique (apparence physique et vestimentaire). Si les adultes sont plus au courant de ces agressions que leurs enfants (70 % contre 59 % des ados), les ados sont de plus en plus à réagir en premier (9 adolescent.e.s sur 10). Dans la majorité des cas, il.elle.s se tournent vers leurs parents ou un.e adulte de confiance, note l’étude.

Les conséquences des cyberviolences

Ces agressions virtuelles ont un impact important sur la santé, l’estime de soi, la vie sociale et scolaire ou professionnelle de ses victimes. L’enquête nous apprend que la conscience des risques associés au numérique est partagée par les parents et leurs enfants. Les ados déclarent être concerné.e.s au moins une fois par mois par de sérieux troubles psychologiques : troubles de l’humeur, sentiment d’avoir une vie moins bien que celles des autres, perte de confiance en soi, ou encore sentiment d’angoisse.

Autre fait étonnant de cette enquête : le comportement de la victime ou de l’auteur.e des cyberviolences semble être étroitement lié. En effet, Le Lab HEYME a découvert que les enfants ayant été victimes sont plus nombreux.euses à avoir été auteur.e.s de violences en ligne sur une même personne. Un phénomène que les parents de ces auteur.e.s de violences sous-estiment. De plus, plus de la moitié (56 %) des ados ne voyaient pas les conséquences de leurs actes sur les victimes. Pour 9 adolescent.e.s sur 10, la prise de conscience se fait après avoir vu les conséquences de leurs cyberviolences.

Des outils numériques pour lutter contre cette violence

Heureusement, de nombreux outils commencent à se développer pour lutter contre ces cyberviolences. Le numéro national 3018 vient en aide aux victimes de violences numériques et à leurs parents, de manière gratuite et anonyme. La plateforme Make.org a également présenté le 23 septembre dernier neuf projets pour protéger les enfants.

Parmi ceux-ci, un clavier anti-haine créée par l’association e-Enfance et la start-up Bodyguard, qui détectera les propos haineux tapés au clavier (homophobie, racisme, grossophobie, menaces…). Un bouton d’appel au secours verrait le jour prochainement dans l’espace numérique de travail (ENT), mais aussi un dossier qui permettrai de garder toute trace du cyberharcèlement, afin de pouvoir rassembler des preuves en vue d’un dépôt de plainte.

Voir ce livre

À ce sujet, n’hésitez pas à lire cette BD « Camélia – Face à la meute Tome 1 » de Nora Fraisse, cosignée avec le scénariste Christophe Cazenove et illustrée par Bloz. Depuis cinq ans, Nora n’a qu’un objectif « que Marion ne soit pas morte pour rien ». Cette femme et mère de famille a en effet dû faire face au suicide de sa fille de treize ans, Marion, le 13 février 2013. Sur le lieu du drame, Nora avait retrouvé une lettre de sa fille dénonçant son harcèlement scolaire part ses camarades de classe.

Après un premier livre intitulé « Marion, 13 ans pour toujours, le harcèlement scolaire tue », Nora Fraisse revient donc avec cette BD qui narre l’histoire forte de la maman d’une adolescente prénommée Camélia. Une jeune fille qui a dû combattre le cyberharcèlement. Une bande dessinée bouleversante sur le thème du harcèlement scolaire à lire !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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