Quel monde va-t-on laisser à nos enfants ? À l’heure où les questions écologiques se font de plus en plus pressantes et urgentes, le réalisateur australien Damon Gameau présente son nouveau documentaire : 2040. Un film qui exprime (enfin) clairement une vision optimiste du futur, malgré le réchauffement climatique. Pour les personnes qui en ont plus qu’assez d’entendre que « la planète est définitivement perdue », vous feriez bien d’aller voir 2040, en salles depuis le 26 février 2020.
À quoi pourrait ressembler notre futur en 2040 ?
Réchauffement climatique, catastrophes naturelles, incendies… Autant d’images désastreuses et angoissantes que l’on voit sans arrêt et qui nous accablent. « C’est malheureusement la seule histoire que nous racontons à nos enfants », explique le réalisateur Damon Gameau. Après Sugarland en 2018 où il dénonçait la dépendance de l’industrie alimentaire au sucre et ses effets néfastes sur notre santé, Damon revient cette année en salles avec le documentaire 2040 qui pousse à la réflexion.
Devenu papa d’une petite fille, il s’interroge désormais sur l’avenir de sa fille de 4 ans (et sur notre progéniture) à la vue d’un environnement qui se dégrade de jour en jour et aux solutions possibles pour pallier nos erreurs :
« À quoi pourrait ressembler leur futur en 2040 si nous adoptions des résolutions simples, concrètes et déjà disponibles pour le traitement de la nourriture, de l’énergie, de l’éducation et des émissions de carbone ? Il y a de la place pour une nouvelle histoire mettant l’accent sur des solutions possibles et réalisables. »
Dans son documentaire le réalisateur parcourt ainsi le monde (surtout les États-Unis) et s’appuie sur de nombreux experts et découvertes tangibles et réalistes. Il nous projette dans le futur pour la sauvegarde de notre chère planète Terre. Ce voyage, initiatique et divertissant, retranscrit en documentaire est une ode aux nouvelles et futures générations ! Le défi de notre génération est de prendre vraiment conscience de nos comportements, de notre consommation et de prendre en main nos vies et notre destin. Fini les discours déprimants et alarmistes. Place à l’apprentissage, aux solutions et à la mise en place de nouveaux comportements.
« 2040 est une lettre à ma fille de 4 ans pour lui montrer un avenir alternatif face à la version sombre qui nous est actuellement présentée. Ce film n’est pas un fantasme utopique, c’est un exercice de ce que j’appelle un « rêve basé sur les faits » », explique Damon Gameau.
Le réalisateur interpelle ainsi positivement, ce qui rend le message beaucoup plus pertinent. À la narration on retrouve Kyan Khojandi qui s’est fait un nom avec Bref sur Canal + en 2011. Le comédien avait déjà doublé Sugarland et a accepté de renouveler l’exercice qu’il vit, cette fois, comme un engagement envers la planète. « J’adhère totalement au style de Damon, le gars est fin, il est artiste et met beaucoup d’humour. On sort du discours culpabilisant, on est dans la compréhension marrante des choses et c’est très positif. Cela t’amène à beaucoup réfléchir à tes comportements, ça m’a d’ailleurs apporté à titre personnel. À présent je mange végétarien 5 jours sur 7, j’ai l’utopie de croire qu’en consommant moins de viande, les gens vont en vendre moins et du coup vont en commander moins… et par conséquent en produire moins ! Je pense qu’à une grande échelle la demande peut changer l’offre », explique-t-il.
Des solutions pour ouvrir au débat (et au changement)
Pour imaginer ce monde de demain, le réalisateur Damon Gameau a rencontré des experts du monde entier dans des domaines aussi divers que l’agriculture et l’aquaculture, le design civique, le transport, l’éducation et bien plus encore. À l’aide de schémas et d’animations 3D, il vulgarise des innovations qui pourraient bouleverser nos modes de vies et notre vie d’ici 20 ans. Un documentaire élégant, plein d’optimisme et faussement naïf qui mêle visions futuristes, images documentaires, avis scientifiques et qui donne surtout la parole aux enfants du monde entier qui ont de l’imagination à revendre pour préserver l’environnement.
2040 est un documentaire entièrement dédié à l’avenir de notre Terre, et pour une fois, sous un œil constructif, rationnel et bienveillant. Un documentaire essentiel sur les solutions qui existent déjà pour sauver notre planète dans les 20 prochaines années, et offrir un avenir meilleur aux nouvelles générations. Car oui, contrairement aux autres documentaires écologistes, 2040 se veut très optimiste. Les sonnettes d’alarme sur le changement climatique, la pollution ou encore la déforestation n’augurent rien de bon pour l’avenir de Velvet, sa fille qui aura 24 ans en 2040. Damon Gameau ne s’est donc pas senti le droit de désespérer l’avenir de sa progéniture et a alors décidé de positiver.
Son tour du monde, assumé, en avion, l’entraine à la rencontre d’innovateurs respectueux de l’environnement. Au Bangladesh, le réalisateur commence par exemple par explorer les solutions liées à la production d’énergies. Il y découvre les bienfaits d’une source d’énergie décentralisée offrant une plus grande résistance face à des conditions climatiques hostiles. Cap sur les États-Unis également pour tester les voitures électriques à la demande, un système permettant de diminuer le nombre de voitures dans les villes et de réduire, de ce fait, la consommation d’énergies fossiles.
2040 propose aussi des solutions plus globales comme l’éducation. De façon générale, l’éducation des filles dans le monde joue en effet un rôle essentiel pour les années à venir. Malheureusement encore aujourd’hui dans le monde, 65 millions de jeunes filles n’ont pas accès à l’éducation dans le secondaire… Mais tout n’est pas perdu, au contraire, tout est possible, et Damon Gameau nous le prouve avec succès en explorant toutes les pistes. Son conseil pour un monde meilleur ? Que toutes ces jeunes y aient accès !
Un cri du cœur
Loin d’être naïf et moralisateur, 2040 se concentre sur des solutions existantes à travers des cas concrets. Il met superbement en avant la façon dont nous pourrions protéger notre planète et même la sauver. « Tout ce que je montre en 2040, doit exister aujourd’hui sous une forme ou une autre ». Et cela ne semble pas si compliqué finalement. Durant son tour du monde, Damon Gameau découvre en effet des dispositifs déjà existants et mis en place pour avantager l’éducation, le traitement de la nourriture et l’énergie : « des méthodes simples pouvant sérieusement s’avérer être une réelle source d’espoir et de vie pour les générations futures. À présent, l’enjeu est de démocratiser ces dispositifs incroyablement révolutionnaires et plus qu’utiles. » Le message du réalisateur est clair : nous avons tous un rôle à jouer et il est bien temps d’arrêter de se tourner les pouces…
Un vrai feel good movie environnemental, optimiste, réaliste et extrêmement divertissant, dans la lignée de Demain réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent. Moralité : si nous arrivons à passer outre les discours médiatiques anxiogènes et inquiétants, nous avons toutes les cartes en main pour réussir cet enjeu et lutte capitale à notre survie. Si nous sommes nombreux à mettre en place des changements, nous avons toutes les raisons de croire que nous pouvons faire la différence et espérer en 2040 (et plus) un monde meilleur : Oui le monde va mal, mais il y a des solutions !
Et c’est en ça que 2040 est à voir absolument. Il libère notre esprit et notre cœur et montre que des solutions concrètes et efficaces sont à portée de main. On ne peut, donc, que féliciter et encourager la démarche environnementale, écologique et humaine du réalisateur mais aussi de toutes ces personnes qui, à petite ou grande échelle, contribuent quotidiennement à la survie de notre maison, la planète Terre. Éveiller les consciences sans pour autant être moralisateur, c’est sûrement de la sorte que nous arriverons à un changement positif. Les documentaires humains et touchants d’une telle clarté sont rares : il serait donc bon de leur prêter bien plus d’attention quand ils abordent des thèmes et sujets aussi urgents que la suivie de notre planète.
2040 est une réussite puisque la bienveillance plane du début à la fin du film et cela nous rassure. On apprend beaucoup sans jamais se sentir coupable. Un film à aller voir avec ses enfants et adolescents, pour une prise de conscience globale !
