Ces candidates de téléréalité qui ont bousculé les codes avec leurs formes !

De Love Island à L’Île de la tentation en passant par Les Anges, le casting n’est pas très varié. Les candidates qui participent à ces émissions de téléréalité ont souvent un corps taillé dans le plastique. Leurs courbes ne sont pas naturelles et rebondissent sous l’effet de la chirurgie esthétique. La poitrine volumineuse et la bouche botoxée semblent être des prérequis pour passer devant ces caméras indiscrètes. Et lorsque les participantes n’ont pas trafiqué leurs silhouettes, elles arborent une taille dite « standard », qui se limite au 36. Les candidates plus size sont des spécimens rares dans les programmes de téléréalité. Pourtant, elles gagnent doucement les projecteurs (et le cœur du public).

Alexa Lemieux de Love is Blind

Dans l’émission Love is Blind, diffusée sur Netflix, les candidats ne se voient pas. C’est tout le concept. Pourtant, même lors de ce dating à l’aveugle, l’apparence physique semble avoir de l’importance. Même si le but premier de l’émission est de révéler la beauté intérieure, elle ne garde que des femmes au physique « normé ». Sur les 60 femmes présentées au cours des quatre saisons, seules deux étaient ainsi considérées comme « plus size » et dépassaient la taille 42. Dans la saison 3, Alexa Alfia a ainsi fait irruption sur le fameux canapé en velours. La candidate américano-juive s’est tout de suite démarquée par sa silhouette naturellement plantureuse. Et ça n’a pas tardé à devenir le sujet principal, l’élément clé de son profil.

Alexa n’a pas eu peur de parler de son amour pour la nourriture et de son côté « bonne vivante ». D’ailleurs, c’est sous les projecteurs de Love is Blind qu’elle a rencontré celui qui est aujourd’hui son mari : Brennon Lemieux. Contrairement à ce que le public espérait peut-être, l’homme n’a pas grimacé en découvrant sa prétendante de ses propres yeux. Ensemble, ils formaient même le « couple star » de la saison. Alexa Lemieux, candidate pétillante et enjouée, a apporté une diversité nécessaire (mais de courte durée) dans cette émission de téléréalité supposée se concentrer uniquement sur la personnalité.

 

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Sean Taylor de The Circle

Dans The Circle, les participants interagissent uniquement via une plateforme sociale, sans se voir physiquement. Ils ont la liberté de choisir entre se présenter tels qu’ils sont ou adopter une fausse identité, une pratique plus connue sous le nom de « catfishing ». Quel est l’objectif final ? Les candidats notent les profils des autres et celui qui obtient le meilleur score empoche la somme de 100 000 dollars. Le décor est posé. Sean Taylor a participé à cette émission de téléréalité disponible sur Netflix sous un autre visage : celui d’une amie « plus mince ». À part ce « petit » détail, elle est restée fidèle à elle-même.

Celle qui porte les couleurs du mouvement body positive dans la vraie vie ne semble pas véhiculer le même message dans l’émission. Cependant, elle a tenu à se défendre d’emblée. Elle n’a pas utilisé les photos de quelqu’un d’autre parce qu’elle n’a pas confiance en elle, mais pour éviter une vague de harcèlement. Dès que le premier épisode est sorti, elle s’est retrouvée avec des émojis « porc » ou « vomi » en commentaire.

Le récit de Sean Taylor en dit long sur les critères de sélection des émissions de téléréalité.  Visiblement, les femmes doivent avoir des rondeurs aux bons endroits et des courbes propices au fantasme. Elle fait partie de ces candidates de téléréalité qui ont essayé de faire bouger les lignes, en vain.

 

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Chelsea Blackwell de Love is Blind

En général, dans Love is Blind, les candidates qui ont des rondeurs disparaissent rapidement de l’écran pour laisser place à des participantes soi-disant plus « vendeuses ». Une discrimination qui se veut « discrète », mais qui ne l’est pas vraiment. Chelsea Blackwell est l’une des rares candidates dites « plus size » à avoir eu son heure de gloire dans ce monde surfait.

Dans son portrait, elle a le mérite d’être claire. Elle cherche quelqu’un qui s’intéresse à son âme plus qu’à ce qu’il y a autour. Critiquée pour avoir eu « l’audace » de se comparer à Megan Fox, Chelsea a fait son mea culpa en précisant qu’elle avait des « insécurités » comme tout le monde. Suite à son expérience dans Love Is Blind, Chelsea a entrepris une démarche de développement personnel en entamant une thérapie, qu’elle décrit comme ayant transformé sa vie.

Les émissions de téléréalité et leur modèle inatteignable

Les émissions de téléréalité sont des fabriques à complexes. Elles mettent en vedette des corps ultra transformés ou des silhouettes athlétiques où rien ne dépasse. Les candidates de téléréalité « plus size » sont presque inexistantes dans cet univers qui ne jure que par le paraître. Taille fine, abdos saillants, jambes interminables… ces caractéristiques semblent être devenues le « ticket d’entrée » pour participer à des émissions comme Love Island ou Les Marseillais.

L’absence de candidates dites « plus size » dans la téléréalité est souvent justifiée par une crainte que ces profils « ne plaisent pas au public ». Une fausse excuse puisque les producteurs n’ont pas fait beaucoup de « tests » pour arriver à ces conclusions hâtives. Au cours des 20 ans d’histoire de la franchise The Bachelor, il n’y a eu que deux candidates cataloguées « plus size », et toutes deux sont rentrées chez elles le premier soir. Pour protester contre ce manque criant de diversité dans l’émission de rencontres, ses détracteurs ont lancé une campagne intitulée « une rose pour chaque corps ».

Les candidates dites « plus size » n’ont pas encore leur place dans les émissions de télé-réalité qui préfèrent vanter des corps féminins surréalistes. Difficile de s’apprécier à sa juste valeur avec des silhouettes aussi « nettes ».

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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