« Nous possédons tou.te.s notre médecin intérieur » : Camille, thérapeute holistique

Avez-vous parfois la sensation que malgré tous vos efforts, quelque chose n’est pas aligné ? Que plein de choses vont bien dans votre vie et que, pourtant, il y a un grain de sable dans le rouage ? Notre corps fonctionne comme un amortisseur, il amortit… il amortit… sauf qu’il arrive un jour où l’amortisseur est fatigué et il n’amortit plus ! Parce qu’en nous « s’engramment » toutes sortes de blessures, de mémoires, il est essentiel de panser ses plaies, tant physiques, que psychiques. Rencontre avec Camille qui nous éclaire sur son métier d’énergéticienne et de thérapeute holistique ; ou l’art de prendre soin de l’être humain dans sa globalité.

The Body Optimist : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment en êtes-vous venue à faire des thérapies dites holistiques ?

« Bonjour, je m’appelle Camille Gondard et l’un de mes métiers est thérapeute en médecine traditionnelle chinoise (MTC) et indo-tibétaine. Je suis également comédienne, principalement en doublage. J’ai commencé par un parcours artistique parce que ce qui m’intéresse fondamentalement est le lien entre l’être humain et les différentes formes de création.

Avec le théâtre j’ai découvert la richesse de l’expression des émotions et j’ai vite compris que j’avais également le désir d’apporter une contribution, aussi minime soit-elle, par le soin. Le fait de prendre soin, de soi et des autres, c’est comme ça que j’ai débuté ma formation à l’institut Cassiopée (école de formation pour les thérapeutes). J’ai décidé de me former à des thérapies « orientales » parce que j’y ai trouvé une philosophie et une approche prenant en compte la globalité. Le corps, les émotions et la psyché sont appréhendés comme un ensemble, un tout, de manière holistique et ce lien a pour moi beaucoup d’importance. »

Un coach holistique qu’est-ce que c’est ? Et un soin holistique en lui-même ?

« Je préfère le terme de « thérapeute » à celui de « coach » parce que le thérapeute est intimement lié au soin. Le coach, lui, est intimement lié à l’accompagnement pour réussir des objectifs. Ainsi, être thérapeute holistique c’est tenté de répondre au mieux aux besoins de la personne consultante en prenant en compte la globalité de l’être.

Nous possédons tou.te.s notre « médecin intérieur » et le thérapeute est là pour favoriser les processus d’autorégulation afin d’atteindre un meilleur équilibre corporel et psycho-émotionnel. Le thérapeute va faire un bilan sur l’hygiène de vie générale (le sommeil, l’alimentation, l’activité physique), il ou elle va poser des questions sur la partie psycho-émotionnelle et symbolique (la gestion du stress, les chocs ou difficultés traversés) et observer la partie fonctionnelle (dans la tradition chinoise le lien entre les organes et les méridiens, dans la tradition indo-tibétaine la partie énergétique avec les centres de forces appelés « chakras »).

Une fois ce bilan effectué et que la personne possède une meilleure compréhension de son ensemble, alors la partie soin commence. Cela peut être très varié en fonction des thérapeutes et des problématiques traversées. Pour ma part, je travaille principalement avec l’acupression et des techniques de déprogrammation neuronal comme l’EFT, mais aussi avec l’aromathérapie, les réflexes primitifs, la lithothérapie et parfois même avec les sons. La dernière partie de la séance est une phase de conseil pour continuer d’accompagner le processus de soin. »

Pourquoi consulter un.e thérapeute énergéticienne ? Et comment bien le/la choisir, d’après vous ?

« La plupart des personnes qui viennent me voir commencent par « mon médecin m’a dit que c’était psychologique et que je devais trouver un thérapeute ». Cela peut donc aller des douleurs chroniques ou persistantes (parfois sans rien de mécanique), aux problèmes de peau, de digestion ou d’alimentation, de sommeil, mais également de stress et d’anxiété, de difficulté à se concentrer ou de manque de motivation etc.

Je dirais que pour bien choisir un.e thérapeute il faut qu’il y est un « bon feeling » entre les deux parce qu’il s’agit d’une collaboration. Pour ma part, j’ai toujours choisi ma/mon thérapeute en fonction de la confiance que j’ai en son travail, il y a des thérapeutes plus ou moins expert.e.s pour certaines problématiques (c’est impossible d’être excellent partout). Mais aussi de la confiance que j’ai en ma capacité de travail avec cette personne (parfois j’ai besoin de quelqu’un qui prend le temps, de doux et parfois de quelqu’un de plus sévère, qui m’empêche de tourner en rond). »

Quelle est la différence entre un.e thérapeute et un.e psy ?

« Vaste question… Un.e psy peut être psychologue clinicien.ne, psychanalyse, psycho-thérapeute, psychiatre… Autant de définitions et d’approches que de grands courants historiques pour comprendre et accompagner la psyché humaine.

Un.e thérapeute n’est pas forcément centré.e sur la partie psychologique, il/elle peut aussi étudier la partie physique ou énergétique, mais dans les deux cas je dirais que nous cherchons la même chose : accompagner et apporter du soin en fonction d’un apprentissage théorique et pratique avec lequel nous avons des affinités. »

Concrètement, comment se déroule une séance avec vous ? Et qui vient vous voir en consultation ?

« Pour synthétiser, je dirais qu’une séance se compose en 3 étapes : une phase bilan, avec des questions et des observations liées à la MTC (médecine traditionnelle chinoise, ndlr), mais aussi à l’hygiène de vie générale. Une phase de soin, avec l’utilisation d’outils thérapeutiques comme l’acupression, les pierres, les mouvements, les sons etc. Et une phase de conseil, avec un suivi grâce aux fleurs de Bach ou aux compléments alimentaires.

J’ai accompagné des personnes d’âge, de sexe et de milieux sociaux très différents mais je dirais que je vois souvent plus de femmes que d’homme franchir ma porte. Je suis convaincue que ce n’est pas parce qu’elles ont plus de problèmes, mais qu’elles ont plus de volonté ou de possibilité à comprendre et exprimer leurs émotions et leurs ressentis. Personnellement je pense qu’un être humain est un être émotionnel et que l’éducation « sois fort, sois un homme et ne montre pas tes vulnérabilités » (c’est à dire souvent tes émotions) fait beaucoup de mal aux hommes comme aux femmes. »

Un exemple d’exercice durant une séance ?

« Il y a un exercice que je donne souvent aux personnes qui traversent des deuils que ce soit pour un proche décédé, une perte d’emploi ou un amour terminé. En général, les personnes le font à leur rythme dans la semaine qui vient. C’est l’exercice de la lettre.

Il consiste a écrire tout ce qu’on a pas su ou pu dire avec toute la charge émotionnelle associée et sans tabou ni volonté de bien faire. Tout écrire de la manière la plus crue, la plus vive, la plus proche de sa propre vérité sans se mentir ni se voiler la face. Une fois que tout est écrit il faut prendre un temps seul, au calme et imaginer la personne à laquelle cette lettre est adressée comme si elle était devant nous. S’il y a plusieurs personnes, il vaut mieux faire des lettres différentes. Puis il faut prendre tout ce qui nous reste de courage pour la lire à haute voix sans bloquer ses émotions, comme si on la lisait à la personne.

Parfois il faut la lire plusieurs fois pour que l’émotion soit « déchargée », mais une fois que c’est le cas on ressent en général un soulagement physique parce que le corps, et l’inconscient à travers lui, a réussi à pardonner. Par le don nous arrivons à rendre ce qui ne nous appartient plus et donc à alléger le poids des non-dits. Après il suffit de se débarrasser de la lettre, la bruler ou la déchirer et la mettre à la poubelle. Il ne faut pas la garder pour qu’il y ait une véritable fin. »

Des mythes à déconstruire sur les thérapeutes holistiques ?

« Oui et surement beaucoup plus que ce que je ne le crois, mais si je devais en donner un je dirais le mythe du sauveur. Ce n’est jamais le thérapeute ou le psy ou le coach qui réussit à aider la personne qui se fait accompagner.

C’est la personne accompagnée qui réussit à trouver le bon intermédiaire pour révéler les capacités de guérison qu’elle porte en elle depuis toujours. Cela veut donc dire que le thérapeute n’est pas un « sachant », mais un « apprenant » et dans ce cas le respect et la responsabilité sont équilibrés. »

Avez-vous un « thème » de prédilection sur lequel vous aimez travailler, aider, éveiller ?

« Oui, un peu malgré moi parce que je ne m’attendais pas à avoir autant de demandes, mais j’aime beaucoup travailler avec les personnes sur l’amour et le désir. Avec tout ce que ça comporte de préjugés, de vulnérabilité, de prise de pouvoir, de doute et d’incompréhension, mais aussi toute cette extraordinaire beauté surtout au sein des relations de couple, dans le sens de duo.

J’adore quand les personnes viennent pour ce genre de demande parce qu’on apprend énormément (la personne et moi) de la complexité de l’être à travers la ou les visions que peut avoir l’autre de ce qu’est l’amour et le désir. »

Quel est votre plus beau souvenir ou votre dernière fierté en tant que thérapeute ?

« J’en ai beaucoup. C’est à chaque fois très beau sans pour autant être une fierté. Je suis contente d’apprendre, de partager, de faire de mon mieux, mais si j’ai une fierté c’est d’avoir décidé de faire ce métier.

Le souvenir qui me vient maintenant c’est une femme que je suis depuis quelque temps et qui est arrivée récemment à aimer son corps. J’ai vraiment vu le moment où son point de vue a basculé et où elle a décidé d’honorer et de chérir son corps coûte que coûte malgré les possibles épreuves. »

Quels sont les petits rituels bien-être que vous pratiquez chaque jour ?

« Chaque jour je me demande de quoi j’ai besoin et en fonction de ça j’adapte mes rituels. C’est ma seule formule magique. Me dire bonjour, me demander comment je vais au moment présent et me trouver un moment pour répondre à mes besoins dans la journée.

Après ça peut être une balade, écrire, créer, faire du yoga, méditer, prendre soin de mon corps, écouter de la musique, danser, faire un câlin à mon chien, contempler un paysage, voir des ami.e.s… Tout est bon tant que je prends un court temps pour savoir de quoi j’ai besoin et ce que je désire profondément. Même si parfois la question reste sans réponse, c’est le jeu. »

Comment préservez-vous l’équilibre dans votre vie ? Et quand vous vous sentez « vidée », comment vous ressourcez-vous ?

« Ça va peut-être vous paraitre idiot, mais en général quand je suis fatiguée, « vidée » physiquement, je vais me coucher. Pour ce qui est de la fatigue émotionnelle je vais faire du sport comme par exemple du yoga ou je crée (je dessine, je danse, j’écris, je chante…), je laisse mon cœur s’exprimer et ça me berce. Ce n’est pas pour « faire du beau » ou pour « bien faire », mais vraiment pour extérioriser et lâcher prise toujours avec le souffle.

Pour la fatigue psychique je vais coucher mon cerveau et pour moi ce qui est imparable c’est de regarder le mouvement dans la nature. Je suis très attachée au mouvement et aux éléments. Donc je regarde un feu ou j’allume une bougie, je regarde une cascade couler ou l’eau d’une rivière, les feuilles qui bougent avec le vent dans les arbres… C’est terriblement hypnotique pour moi les éléments que ça endort littéralement mon cerveau. »

S’il ne devait y avoir que 3 livres dans votre bibliothèque, ce serait…

« Voilà une question bien difficile… Je dirais « Le Mahabharata » par Jean-Claude Carrière, un véritable trésor de la philosophie indienne. Les « Lettres à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke, magnifique méditation sur l’être humain et pour finir « Les Sutras » de Patanjali qui forment le savoir immense du Yoga (qui pourrait être traduit du sanskrit par « l’union »). »

Le mot de la fin : une citation inspirante à partager avec nos lecteur.rice.s ?

« J’aime bien celle-ci parce qu’elle rappelle à quel point le mouvement est la source de la vie : « La vie, c’est comme la bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. » d’A. Einstein. J’ajouterais que parfois avancer c’est s’assoir pour regarder la terre tourner. »

Si on est intéressé par une séance holistique à vos côtés, comment fait-on pour vous contacter ?

« Vous pouvez passer par mon site : sequilibrer.com, il y a les informations et coordonnées nécessaires dessus. »

Merci Camille pour cette enrichissante interview, entre partage de conseils et bonnes ondes. Retenons que la thérapie holistique nous ouvre les portes de la pleine conscience, que l’être humain dépend de ce grand tout et qu’il est le seul et unique responsable de sa vie.

Prêt.e à tenter l’expérience et à vous réaliser pleinement ? N’hésitez pas à venir échanger à ce sujet sur notre forum.

Elodie Pimbert
Elodie Pimbert
Journaliste « touche à tout », je suis Content Manager et rédactrice web pour le média The Body Optimist. Je m'intéresse à des sujets variés (écologie, sexualité, lgbtqia+, beauté, décoration, etc.) et ai à coeur de déconstruire les préjugés, stéréotypes et normes de notre société. Je scrute le web à l’affût des dernières évolutions et tendances. Ce n'est donc pas un hasard si j'écris et fais grandir depuis plusieurs années The Body Optimist.
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