#MembreDes22pourcents : le hashtag qui visibilise les personnes non-binaires

Le documentaire « Ni fille ni garçon : enquête sur un nouveau genre » diffusé lors du dernier numéro de Zone Interdite, dimanche 10 janvier, se consacrait à la non-binarité. Une grande poignée d’internautes a alors profité de ce coup de projecteur pour affirmer leur identité queer. Derrière le hashtag #MembreDes22pourcents, le tableau de la bienveillance se dessine. Des milliers de personnes affichent fièrement leur visage et délivrent un message positif. Cette vague de bonnes ondes se placent même sur le podium des tendances Twitter. En ce moment, l’oiseau bleu cloue le bec aux plus réactionnaires.

Un mot-dièse pour s’affirmer

Ce mot-dièse qui a déjà été mentionné dans plus de 5000 tweets s’inspire des statistiques. Selon un sondage Ifop, 22 % des Français.es qui ont entre 18 et 30 ans se sentiraient ni homme, ni femme. Des données de nouveau mises en lumière dans le programme dominical de Zone Interdite, dimanche 10 janvier.

Peu de temps après la diffusion de la bande-annonce, la toile s’est transformée en véritable lieu d’échanges. Au coeur de #MembreDes22pourcents, les témoignages abondent et les masques tombent. L’émission posait l’épineuse question : « Ce phénomène en pleine expansion est-il une tendance éphémère ou une mutation profonde de notre société ?« .

Alors, Twitter est devenu le terrain de jeu le plus favorable pour y répondre et prouver que la non-binarité est plus qu’un simple « effet de mode ». Certain.e.s n’ont pas hésité les répliques piquantes à l’instar de « J’ai regardé le reportage sur les non-binaire sur m6 ce soir, faut s’arrêter à un moment hein, c’est affolant cette société de plus en plus décadente ».

Pour rappel, « non-binaire » se dit d’une personne dont l’identité de genre ne correspond ni aux normes du masculin ni à celles du féminin. Cette personne peut se sentir entre les deux, aucun des deux ou encore « un mélange » des deux. Malgré le nombre considérable de personnes concernées, ce phénomène reste incompris par la société.

Les LBGT-phobes grincent des dents

Les commentaires haineux n’ont malheureusement pas mis longtemps avant de voir le jour. Le #MembreDes22pourcents cache aussi les frustrations des LGBT-phobes qui n’hésitent pas à s’emparer librement du hashtag. Certain.e.s individu.e.s, visiblement fermé.e.s d’esprit, contrastent tristement cette glorieuse initiative. « J’ai eu le malheur de cliquer sur le hashtag #MembreDes22Pourcents… Pour rester poli on va dire qu’ils ont le physique de leurs idées », peut-on lire.

D’autres n’ont pas hésité à dénigrer l’existence de ce hashtag. Heureusement, ils.elles se font rares et les principaux.ales concerné.e.s par le sujet ont de la répartie. Un cocktail explosif qui a le don d’essuyer ces crasses virtuelles. « Cette haine dans les tweets #MembreDes22pourcents est affolante. Franchement, si vous ne comprenez pas quelque chose (ici : la non-binarité), vous pouvez aussi vous abstenir de commenter et passer votre chemin, non ? », ripostait par exemple une internaute. D’ailleurs, Sarah Fournier, co-réalisatrice du documentaire, explique que ce phénomène a toujours existé, mais que les sociétés précédentes étaient bien trop stigmatisantes pour en parler librement. 

Une fois de plus, les réseaux sociaux jouent le rôle de médiateur. Bien souvent embrasés par le feu des critiques, ils restent tout de même une arène idéale pour l’expression publique. On le sait tou.te.s, les hashtags rassemblent.

Souvenez-vous du #BlackLivesMatter, du #PrayforParis ou plus récemment du #FreeUyghurs… Tous ces mots clés ont la capacité de fédérer, de créer une cohésion entre plusieurs inconnus. Ces élans de solidarité peuvent faire bouger les murs et enclencher des luttes communes contre toutes les formes de discriminations. Espérons que ce Zone Interdite et ce hashtag feront évoluer/changer les mentalités…

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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