Sexualité masculine : 4 comptes Instagram qui brisent les clichés

« La taille du pénis, c’est super important », « Les hommes sont vraiment obsédés par le sexe, ils en ont tout le temps envie », « Ils sont toujours pressés de perdre leur virginité », « Les hommes ne jurent que par la fellation »… Les mythes sur la sexualité masculine se comptent au pluriel, mais Instagram entend bien y mettre fin. 

Quand Instagram aide à s’épanouir sexuellement

Alors que les femmes sont décrites comme « sensibles”, « douces”, « attentionnées », les hommes, eux, sont dépeints comme « virils », « dominants » et « confiants ». Aux yeux de la société, ces étiquettes genrées sont bien fixées et restent inchangeables. Mais à l’heure des réseaux sociaux, les idées préconçues ont la vie dure.

Sur la toile, le compte Instagram « T’as joui », qui désacralise l’orgasme féminin, a enfin son homologue masculin ! Avec ses 156 000 abonnés, « Tu bandes » se dresse déjà comme l’un des comptes intimes les plus convoités. Et ce n’est pas le seul. Pour déshabiller les stéréotypes et faire frémir les injonctions, de plus en plus d’hommes se confient. Adieu pression sociale et culte de la performance, bienvenue dans l’antre de la masculinité positive. Les comptes Instagram jouissent et les tabous rougissent.

1 – « Tu bandes », les hommes se mettent à nu

Ce compte redessine un nouveau visage aux pratiques et envies sexuelles des hommes. À chaque post, les normes et les codes de la masculinité s’effacent un peu plus. Guillaume, 27 ans tient les rênes de « Tu bandes » et il l’affirme : « J’ai un cœur érectile et des sentiments » comme toute la gente masculine.

Pour stopper net les phrases toutes faites telles que « Un homme qui éjacule jouit forcément », il met en lumière les témoignages de ses compères et parle de ses propres expériences. Sur « Tu bandes », on parle d’érections, mais aussi de vasectomie, de virilité abusive, de modèles masculins toxiques, de la place des hommes dans l’avortement… Aucun sujet n’est laissé de côté. Dans le sillage du podcast « Les couilles sur la table« , ce compte Instagram libère d’un poids et lève le voile sur certains non-dits de la sexualité masculine.

2 – « Penis de table », une mise en bouche croustillante

« Penis de table » ne manque pas de piquant. Les illustrations flamboyantes, issues de la BD du même nom, s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas. Ce tableau de maître 2.0 n’est autre que le reflet de la réalité. Sept hommes crachent le morceau autour d’une table et abordent tous les pans de la sexualité masculine.

Entre anecdotes gourmandes et questions épineuses, ces petits dessins se dévorent à la pelle. Mais derrière ce travail artistique se cache aussi une belle diversité. Des profils variés et à croquer composent la bande : Stéphane, 38 ans, séparé, pansexuel ; Michel, 43 ans, célibataire hétéro ; Sofiane, 37 ans, bisexuel, en couple ; Francis, 39 ans, bisexuel en couple ; Christophe, 26 ans, homosexuel en couple ; Damien, 34 ans, marié, hétéro. Sur Instagram comme sur papier, ces trentenaires déboulonnent les clichés sur la sexualité masculine avec brio.

3 – « Nos alliés les hommes », minimalisme percutant

Derrière ces traits minimalistes se cachent des paroles fortes et riches de sens. Sur cette toile virtuelle, des dessins s’entremêlent et se superposent, mais lorsqu’on swipe vers la droite, on découvre des opinions à la fois authentiques et saisissantes. Dans les abysses de cette encre de Chine, des thématiques parfois étouffées prennent une nouvelle bouffée d’oxygène. Ici la culpabilité, le sentiment de honte, la peur d’être jugé sont jetés à la corbeille.

« Nos alliés les hommes » arbore des sujets laissés dans l’ombre et brandit fièrement le drapeau de la résistance. Fini les complexes sur la taille du pénis, ce compte a la virilité dans le viseur et bombarde à coup de phrase choc. « Il faut déconstruire le mythe du gros pénis associé au courage et au plaisir » peut-on lire. Véritable sphère de tolérance, ce compte a aussi pour vocation de dénoncer ce qui cloche comme la désinformation au sujet de la contraception masculine. En conclusion, ce compte est très instructif et visuellement agréable, une pépite du web.

4 – « Les garçons parlent », les maux sortent de l’ombre

Ici, « Les garçons parlent » sans filtre. Pas d’arrière-pensées ni de jugements précoces, les mots coulent avec fluidité. À chaque publication, on plonge dans un nouveau témoignage. On reste littéralement scotché derrière notre écran en lisant ces expériences de vie. On pénètre dans l’intimité de ces courageux anonymes, et on dévore chaque témoignage comme un livre à suspense. Ils nous prennent aux tripes et frappent nos esprits. Les hommes brisent enfin les chaînes du silence.

La sexualité masculine n’est pas le pilier de ce compte, mais apparaît de temps à autre. Comme dans une série, on reste accroché à ces phrases blanches sur fond bleu et on attend avec impatience les prochains épisodes. On retient par exemple la tournure obsessionnelle que le sexe peut prendre ou encore la difficile intégration d’un homme dans le milieu féministe. « Les garçons parlent » est une ode à l’acceptation de soi et en révélant certains « secrets », il permet de faire évoluer les mentalités.

4 comptes à découvrir sans attendre ! Ils révèlent au grand jour tous les mystères qui planent encore sur la sexualité masculine. En douceur, ils nous prennent par la main et nous transportent loin du cliché de l’homme « macho accro au sexe ». Chaque internaute empreinte la voie de l’apprentissage en sillonnant ces pages, et c’est nécessaire.

Sexualité masculine et féminine, plaisir en solitaire ou en couple, sextoys, orgasmes… on en parle sans tabou sur notre forum.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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