Body positive : les hommes aussi en ont besoin !

Les complexes sont-ils une affaire de femme ? Nous avons déjà prouvé à plusieurs reprises que non, bien au contraire. Elles sont simplement bien plus nombreuses à oser en parler. Chez les hommes, le manque d’estime de soi et de représentation est un tabou. On a vite fait de se faire traiter de « faible » lorsqu’on ose aborder le sujet. De même, le mouvement body positif est principalement porté par les femmes et trouve plus d’écho auprès de la gent féminine. Cela revient-il à dire que les hommes n’ont aucun complexe et nul besoin de se rassurer ? Évidemment que non. On fait un point sur cette question.

Un problème qui date de l’enfance

Rappelez-vous au collège : les « beaux gosses » sortaient avec les « belles gosses »… On se souvient de ces jeunes hommes que toutes les filles admiraient plus ou moins discrètement. Et si on voulait être accepté par la majorité, il fallait faire partie des « élus ». Les « petits gros » ou « les binoclards » avaient rarement leur place attitrée aux côtés des plus populaires. Si ce constat est valable chez les filles, il l’est tout autant chez les garçons.

Et rien ne s’améliore en grandissant. Comme le raconte Eddy de Pretto dans sa chanson « Kid », on attend du garçon qu’il soit un symbole de virilité. Qu’il ne pleure jamais, ait un fort caractère, fasse un métier qui rapporte de l’argent et veille à entretenir son corps d’athlète. On laisse finalement peu de place à l’unique…

Même si les moeurs ont aujourd’hui évoluée pour se diriger vers une beauté plus métrosexuelle, les profils des mannequins se ressemblent. On doit soit être mince et légèrement androgyne, soit être viril, musclé et poilu. Et si l’on ne rentre dans une de ces deux catégories, alors advienne que pourra…

L’histoire de l’arroseur arrosé

Dans son billet d’humeur publié sur Lemalefrancais.com, Jonathan, ancien chargé de campagne chez « Carnet de vol », raconte les coulisses des castings :

« J’aurais voulu mettre en avant, notamment sur l’e-shop, des mecs qui ne ressemblent pas au « gendre idéal » (encore faut-il que le gendre idéal ait un certain style !!). Par gendre idéal, j’entends un « mec lisse ». Ah, le fameux « mec lisse ». Celui qui ne dérange personne. Celui qui, comme je l’ai entendu en interne, n’est pas « clivant ». Autrement dit, qui convient à tout le monde. »

Il détaille de manière volontairement abrupte :

  • Un tatouage ? Oulah, non non non, cela ne fait pas propre. Ce sont les « sales mecs » qui portent des tatouages, et non les « hommes élégants ».

  • Un piercing ? Mon Dieu, no way !!

  • Un gros ? Heu ?? On veut vendre du premium là, qui va s’identifier à un gros ? Cela ne mettra pas en avant les vêtements.

Il explique qu’il fallait à l’époque s’identifier aux codes des marques de luxe. Les questions à se poser pour établir les critères étaient simples : « Est-ce que dans ces magazines tu vois des mecs à forte corpulence ?« , « Y trouves-tu dans les publicités des mecs qui ont « une gueule » ?« .

Bien souvent, la réponse est non. Car on considère que ce qui n’est pas uniforme ne fait pas vendre. Et ce n’est pas forcément les marques qui en décident ainsi. C’est les consommateurs qui les mettent sur la voie. Même si des voix s’élèvent peu à peu pour dénoncer cela. Et c’est d’autant plus « drôle », car, dans ce panel de consommateurs, combien peuvent se vanter d’avoir un physique « qui fait vendre » ?

Tout comme chez les femmes, le message est biaisé. On leur explique que pour être beaux et attirants, ils doivent ressembler aux mannequins de la marque. Alors que ce sont eux qui ont induit cette démarche à la base. L’arroseur arrosé, vous voyez ?

Des conséquences dévastatrices

Comme elle le raconte à Neonmag.fr, la psychologue Béatrice D. reçoit régulièrement des hommes en manque de confiance en soi :

« Dans un premier temps, la majorité d’entre eux s’excuse d’être là. Comme si venir voir un psy lorsqu’on est un homme démontrait une fragilité allant à l’encontre de leur virilité. C’est sur cela que l’on travaille en premier. »

Lakdar, cité lui aussi dans l’article, raconte qu’il est tombé dans le sport et a fini par peser 41 kilos pour 1m93. Il a bien évidemment été hospitalisé en urgence. Une conséquence qui n’étonne pas Béatrice D. :

« Face à la souffrance silencieuse, le corps et le cerveau se débattent et tirent la sonnette d’alarme. À la manière d’un volcan qui se réveille, la souffrance peut se traduire par des ennuis de santé, psychologique ou physique, ou encore par des actes de violence envers autrui ou soi-même. »

Oui, un homme a le droit de parler de ses complexes, du manque de représentation et de la charge mentale qu’il ressent sans peur d’être jugé ! Si les moeurs sont plus « détendues » chez les femmes, sachez messieurs que le mouvement body positif s’adresse à tou.te.s et que nous vous invitons chaleureusement à faire entendre vos voix. À commencer par notre forum et la rubrique Confiance en soi

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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