Comment guider son enfant dans le tri de ses anciens jouets avant Noël ?

Les Fêtes de fin d’année sont un excellent prétexte pour désencombrer les intérieurs et faire de la place pour les nouvelles acquisitions. Si les adultes se débarrassent assez facilement de ces objets, devenus superflus, les enfants, elleux, ont plus de mal à dire adieu à leurs anciens jouets. Iels ont toujours une bonne excuse pour les garder sous le coude. Même si ces jeux traînent dans un placard ou sont laissés à l’abandon sous le lit, ils ont une valeur sentimentale très forte. Problème : à trop entasser les souvenirs d’enfance, la chambre devient quasiment inabordable. Pour éviter que leur cocon ne ressemble à un musée et puisse accueillir les multiples présents commandés au père Noël, pas question d’employer la force. Voici comment guider votre enfant dans le tri de ses anciens jouets et rendre la séparation moins douloureuse.

Rendez l’expérience du tri plus fun

En général, lorsqu’il est question de rangement, les enfants ne sont pas très enthousiastes et tournent rapidement les talons. Iels y vont à reculons, rechignent et jouent les Calimero. Pour elleux, cette activité relève plus de la corvée que de la grande partie de folie. Elle suscite l’ennui le plus profond et les gémissements à profusion. Pourtant, il est tout à fait possible de rendre l’expérience du tri attractive.

Pour guider votre enfant dans le tri de ses anciens jouets, essayez des mises en scène amusantes ou des défis haletants. Vous pouvez, par exemple, reproduire un faux « vide grenier ». Votre enfant prend alors le rôle d’un.e vendeur.se et expose les jouets dont iels souhaitent se délester. Vous, vous incarnez un.e acheteur.se passionné.e et dévalisez le stand en question, avec des pièces chocolatées en monnaie de change. Votre enfant peut ainsi mieux visualiser les jouets qui lui sont chers et ceux qui le sont moins.

Vous pouvez également improviser une chasse aux objets et inciter votre enfant à récolter tous les jouets dont iel ne se sert plus. Mettez une petite caisse à sa disposition pour qu’iel puisse commencer en douceur et faire des choix éclairés. Le but n’est pas de prendre des décisions précipitées, mais d’avoir conscience que ces jouets ont accompli leur mission et qu’ils méritent une nouvelle vie.

Prenez des photos du jouet pour relativiser la séparation

Pour accompagner votre enfant dans le tri de ses anciens jouets et anticiper les grosses larmes de crocodile, pensez à garder des « traces » concrètes de cet objet. Certains jouets sont plus symboliques que d’autres puisqu’ils rappellent un pan de l’enfance ou renvoient à des histoires personnelles. Les bambin.es ont tendance à « humaniser » les objets pour se rassurer.

En les laissant partir, iels peuvent donc avoir ce sentiment de vide intérieur, aussi expérimenté pendant un deuil. Pour une rupture plus progressive et moins brutale, prenez des photos des jouets. Vous pouvez les accrocher dans la chambre de votre enfant afin qu’iel puisse s’y référer de façon « immatérielle » et tourner la page plus sereinement. Un geste tout simple qui permet de réaffirmer leur présence, autrement. Ces photos sont comme des rappels, pour immortaliser la valeur émotionnelle de certains jouets (plus précieux que d’autres). Ainsi, la rupture s’apparente plus à un « au revoir«  qu’à un déchirant « adieu ».

Impliquez les enfants dans tout le processus de tri

En principe, les enfants sont surtout appelé.e.s en renfort pour placer les jouets dans des sacs poubelles ou des cartons. Mais réserver un sort aussi atroce à leurs jouets, qui leur ont été si fidèles, est parfois une tâche impossible à accomplir. Certes, du point de vue des adultes, c’est juste un « bon ménage », mais du côté des enfants, c’est un véritable crève-cœur. Ça l’est d’autant plus lorsque les parents ne se concertent pas avec les principaux concernés pour déterminer qui part et qui reste dans le bac à jouets.

Pour aider votre enfant dans le tri de ses anciens jouets, faites donc le.a participer du début à la fin. Laissez-le.a gérer la situation à sa guise en fixant quelques limites. Déterminez un nombre de jouets « suffisant » pour éviter que votre enfant ne vous apporte qu’une ridicule chaussure de Barbie. Les enfants ont besoin d’un certain cadre, mais iels sont en mesure de faire leur choix en autonomie. En sélectionnant elleux-mêmes les jouets, iels prennent conscience qu’iels ont mûri et envisagent mieux la séparation.

Donnez-leur du temps

Alors que les enfants cornent la moitié des pages du catalogue de jouets pour Noël, vous vous demandez certainement où vous allez pouvoir caser tous ces nouveaux gadgets. À défaut de ne pas pouvoir agrandir les murs de la maison, vous vous en remettez au fameux tri. Cependant, même si le temps presse à l’approche des Fêtes, inutile de speeder vos enfants et de les forcer à faire « vite ». Certes, le père Noël est bientôt à vos portes, avec sa hotte chargée à ras bord, mais ce n’est pas une raison pour transformer ce moment délicat en une course contre la montre. Cet instant porte une connotation quasi solennelle pour les enfants. Alors, veillez à ne pas les brusquer.

Pour épauler votre enfant dans le tri de ses anciens jouets, donnez-lui quelques jours de réflexion. Demandez-lui d’inscrire le nom de ses jouets « à donner » sur un papier et discutez-en avec lui/elle pour savoir ce qui a motivé son choix. Laissez-lui le temps de se questionner sur l’importance ou non de ses jouets. Ne le.a précipitez surtout pas. Sinon, iel risque d’agir dans la précipitation et de regretter leur choix. Tant et si bien qu’iel serait capable de se scotcher au carton pour boycotter l’envoi.

Expliquez-leur comment leurs jouets seront revalorisés

Les enfants ont une imagination débordante et des pensées parfois sinistres. Sans explications, iels peuvent penser que leurs jouets seront broyés en mille morceaux ou qu’ils périront au cimetière des vieux jouets. Tentez de les réconforter et de chasser ces tableaux sombres en évoquant la nouvelle vie qui attend leurs jouets. Comme dans « Toys Story », ils sont voués à émerveiller d’autres enfants plus modestes.

Pour guider votre enfant dans le tri de ses anciens jouets, insistez sur l’importance du « don ». En sachant que ses jouets iront entre des petites mains nécessiteuses, votre enfant développera un grand sentiment d’utilité et de fierté. Iel aura l’impression de contribuer « indirectement » au bonheur d’un autre foyer.

Chose à ne pas faire : jeter les jouets sans avertir l’enfant

Pour gagner du temps (et de l’énergie), vous pourriez être tenté.e de faire un « hold-up » dans la chambre de votre enfant et embarquer tous les jouets poussiéreux « ni vu ni connu ». Cependant, les bambin.e.s ne sont pas dupes. Un moment ou un autre, iels s’apercevront que certains de leur jouet ont curieusement disparu.

En apprenant, par hasard, que vous avez supprimé ses jouets, votre enfant risque de vous en vouloir longtemps. Iel vivra ce geste comme une trahison de votre part. Ces objets, que vous pensez « futiles », sont des refuges émotionnels. Les débarrasser sans en informer l’enfant peut réveiller de grandes insécurités et entacher toute la confiance qu’iel place en vous. Même si vous pensez que ce tri « caché » est anodin, en réalité, il peut provoquer des traumatismes et une peur irrationnelle de l’abandon. Mieux vaut donc accompagner son enfant dans le tri de ses anciens jouets et en faire un moment de complicité.

Guider son enfant dans le tri de ses anciens jouets sert à aérer les espaces. Mais c’est aussi un moyen de lui conférer des valeurs inestimables telles que l’altruisme et de lui transmettre un certain sens des priorités.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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